Ils ont échangé 865 lettres réunies dans un volume de 1.300 pages publié en 2017 chez Gallimard. Elles ont été écrites entre le 6 juin 1944, jour du Débarquement, et le 30 décembre 1959, ce jour-là Camus envoie à Maria Casarès un message fixant un prochain rendez-vous, c’était cinq jours avant la mort de l’écrivain dans un accident de voiture, le 4 janvier 1960. Ils s’étaient rencontrés le 19 mars 1944 chez Michel Leiris à Paris, à l’occasion de la lecture d’une pièce de Picasso. A cette époque Maria Casarès avait 21 ans et Camus 30 ans. La fille d'un des derniers Présidents du Conseil de la IIe République espagnole vivait en exil à Paris depuis novembre 1936 et commençait sa brillante carrière, lui avait déjà écrit L’Etranger et Le Mythe de Sisyphe.
Pour Catherine Camus. fille de l'écrivain " Leurs lettres font que la terre est plus vaste, l'espace plus lumineux, l'air plus léger simplement parce qu'ils ont existé". Ces lettres révèlent "au grand public une des plus belles correspondances amoureuses entre deux artistes. Dans le choix des lettres, nous nous sommes attachés à mettre en lumière la puissance du lien indéfectible qui unissait ces deux êtres". C’est ce que déclarent Johanna Silberstein et Matthieu Roy, les deux directeurs de La Scène Maria Casarès qui a ouvert en septembre dernier à Poitiers. Ce qui n'empêche pas Johanna Silberstein d'émettre ce jugement "Étonnamment, on découvre que Maria Casarès écrit très bien. Sa lettre sur Leningrad et Tosltoï est belle et émouvante. Nous attendions davantage de Camus, Prix Nobel de littérature".
La Scène Maria Casarès se trouve dans les anciennes écuries de la caserne de Montierneuf, tout près de l'église Saint-Jean-de-Montierneuf. la caserne située en face est actuellement le rectorat.
Johanna Silberstein et Matthieu Roy ont acheté l’endroit, en assez mauvais état, à un promoteur immobilier et coopèrent avec la ville, le Grand Poitiers et un producteur de pineau pour faire de ce lieu quelque chose d'original.
La Scène Maria Casarès permet de retrouver l’atmosphère de La Maison Maria Casarès à quelque 80 km de là, au domaine de la Vergne au bord de la Charente, sur la commune d’Alloue. La tragédienne avait acheté de domaine en 1961 avec André Schlesser qui deviendra son mari. A sa mort, le 22 novembre 1996, elle le léguera à la commune d'Alloue. Depuis six ans Johanna Silberstein et Matthieu Roy en ont fait un centre culturel où alternent spectacles et rencontres avec des artistes en résidence, notamment de jeunes compagnies. C’est ce succès qui les conduira à ouvrir La Scène Maria Casarès au centre-ville de Poitiers.
Rédaction internationale En savoir plus sur cet auteur
La Journée internationale des personnes handicapées a eu lieu hier. Cette journée est destinée à sensibiliser le public aux problèmes que rencontrent les personnes en situation de handicap et à promouvoir leur inclusion dans tous les domaines de la...
LES BRÈVES