Mois d'août : le très saint Rosaire (3) - les mystères joyeux, avec la Rue du Bac
Publié le 23 août 2008 par Hermas
Mystères Joyeux
médités le lundi et le samedi
L'évangile de saint Luc est le plus riche sur l'enfance de Jésus. Son symbole est le taureau, un des quatre êtres vivants qui
entourent le trône de Dieu dans l'Apocalypse de saint Jean. Médecin d'origine païenne, Luc est le compagnon de Paul dans ses voyages. Ses qualités littéraires, sa délicatesse, et la joie qui
l'habite, et qu'il veut communiquer, de la venue parmi les hommes du Fils de Dieu pour leur salut, se déploient dans les deux parties de son oeuvre, le troisième évangile et les Actes des
Apôtres.
Le premier cycle du Rosaire est caractérisé par la joie qui rayonne de l'événement de l'Incarnation. Cela est évident dès
l'Annonciation, avec le salut de l'Ange Gabriel à la Vierge de Nazareth : «Réjouis-toi, Marie». C'est une note d'exultation qui marque la rencontre avec Elisabeth lors de la Visitation. Une
atmosphère de liesse baigne la Nativité ou naissance de l'Enfant divin à Bethléem. Les derniers mystères conservent cette note de joie mais ils anticipent les signes du drame : la Présentation
de Jésus au Temple, avec la prophétie des jours douloureux, et le Recouvrement de Jésus après sa disparition pendant trois jours qui manifeste l'exigence absolue de sa mission.
L'Annonciation
Luc 1,38
Marie dit alors : Voici la servante du Seigneur; que tout se passe pour moi selon ta parole.
Petite méditation de l'événement
Familière de l'Écriture Sainte, Marie sait que l'ange Gabriel est l'envoyé de Dieu. Elle découvre par son message la faveur
extraordinaire dont elle est l'objet: elle est pleine de grâce, sans péché, immaculée. Marie, qui a le sens de la grandeur de Dieu, est bouleversée. L'Ange lui annonce qu'elle va concevoir et
enfanter le Fils du Très-Haut. Marie a besoin d'être éclairée sur ce qui va s'accomplir en elle. L'ange lui dit alors : «L'Esprit-Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra
sous son ombre», dévoilant ainsi le sens caché de la prophétie d'Isaïe sur l'enfantement d'une vierge. « Rien n'est impossible à Dieu ». Le consentement de Marie est immédiat.
Avec la chapelle de la rue du Bac
L'apparition de la Sainte Vierge à sainte Catherine s'est déroulée dans un climat spirituel très semblable à celui de l'Annonciation
: la douceur d'une rencontre personnelle, pleine d'intimité; la certitude d'une initiative soudainement venue de Dieu; le recueillement et le silence. A l'annonce de sa mission, la réponse de
Catherine est, comme celle de Marie, celle du dévouement absolu aux intérêts de Dieu. Telle mère, telle fille !
Des grâces pour maintenant
Dieu respecte les êtres qu'il a créés. Il les conduit avec amour. Que la grâce de l'Annonciation descende dans nos coeurs en
transformant la peur de Dieu en confiance filiale, le refus de Dieu en générosité.
Clausule : ...et Jésus incarné, le fruit de vos entrailles...
Etincelle : Tout chrétien est homme de l'Annonciation, comme le dit Jean-Paul II.
La Visitation
Luc 1,45
Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur
Petite méditation sur l'événement
C'est aux actes, encore plus qu'aux paroles, qu'on connaît les personnes. Dans son dialogue avec l'archange, Marie a révélé son
humilité, sa droiture, sa générosité. Ici, son départ auprès de sa cousine montre en plus sa délicate obéissance à l'indication pourtant très brève donnée par l'ange à propos d'Elisabeth, sa
rapidité de décision et son active charité. A la salutation de Marie, l'Esprit-Saint s'empare d'Elisabeth. Sans avoir reçu aucune confidence, celle-ci se montre informée miraculeusement de
l'Incarnation du Verbe. C'est donc en termes pleins de respect qu'elle salue sa cousine. La première ici-bas, elle lui donne le titre magnifique que la postérité lui reconnaîtra : elle la nomme
la Mère de son Seigneur. L'explosion de bonheur qui éclate dans les paroles d'Elisabeth fait jaillir en Marie, du plus intime de son coeur, un cantique spontané : "Mon âme exalte le
Seigneur..."
Avec la chapelle de la rue du Bac
Fête de la foi et de la joie, la Visitation est aussi celle du service fraternel. Ainsi Marie a-t-elle inspiré plus d'un
chrétien ! Sainte Catherine, après avoir rencontré la Sainte Vierge, a travaillé à l'hospice de Reuilly, dans le don le plus total, au service des vieillards et des pauvres, pendant
quarante-six ans.
Des grâces pour maintenant
A travers Marie, Dieu comble toute une famille de grâces et de bénédictions. Demandons la grâce de laisser Dieu vivre en nous pour
le donner aux autres, comme Marie.
Clausule : ... et Jésus Seigneur, le fruit de vos entrailles...
Etincelle : Comme Elisabeth, ouvrons la porte à Marie. Quand le Saint-Esprit voit Marie dans une âme, il s'y précipite.
La Nativité
Luc 2, 7
Et elle mit au monde son Fils premier-né; elle l'emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n'y avait pas de place pour eux dans la salle commune
Petite méditation sur l'événement
La pauvreté est, dans tous les temps, si mal vue de la plupart des hommes. Et pourtant, c'est elle que Jésus choisit pour ses
parents et pour lui-même. Est-ce le cadre que nous avons imaginé pour une naissance divine ? Où sont le faste, le confort, le luxe raffiné dont les grands de la terre aiment à s'entourer ? Les
premiers adorateurs du Christ furent Marie et Joseph, unis dans la ferveur par le plus sublime secret. Les premiers visiteurs furent des bergers, des exclus de la société religieuse et civile
de son temps. Dans le dénuement de la crèche règne une atmosphère de liesse. La naissance du Sauveur du monde est chantée par les anges et annoncée aux bergers comme une grande joie : « Gloire
à Dieu au plus haut des cieux...»
Avec la chapelle de la rue du Bac
Noël, fête de la naissance du Fils de Dieu à Bethléem,
est aussi fête de la naissance spirituelle du Christ dans le coeur des croyants en tous les lieux du monde et au cours de tous les temps. Avec la médaille miraculeuse, Dieu fait naître et
grandir la foi sur tous les continents : c'est tous les jours Noël !
Des grâces pour maintenant
Dieu s'est fait semblable à nous pour nous faire voir
comment nous devons vivre. Puisqu'Il s'incarne dans un enfant et vient au monde dans la pauvreté, demandons la grâce du détachement des richesses et de la considération sociale.
Clausule : ...et Jésus né à Bethléem, le fruit de vos entrailles...
Etincelle : Ce n'est pas la crainte, c'est l'amour que Dieu veut dans nos coeurs.
La Présentation de Jésus au Temple
Luc 2, 28-30
Siméon prit l'enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : « Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur s'en aller dans la paix, selon ta parole
Petite méditation sur l'événement
Humblement, pour garder le secret de Dieu, Marie et Joseph vont, selon le rite prescrit par Moïse, consacrer à Dieu leur enfant
premier-né et faire l'offrande des pauvres : deux colombes blanches. Quelle émotion joyeuse dans le coeur des parents en entendant les paroles de Siméon ! Leur secret se trouve confirmé par
cette prophétie qui désigne Jésus comme le Salut du monde, la Lumière des nations et la Gloire d'Israël. Mais l'adieu de Siméon à la Sainte Famille leur laisse de douloureux pressentiments.
S'adressant à Marie, il lui annonce que Jésus sera confronté à une violente contradiction et qu'elle-même aura le coeur transpercé par une épée. Une vieille femme qui était veuve, Anne, voyant
venir l'enfant le reconnaît comme le Messie.
Avec la chapelle de la rue du Bac
Voici le Christ Serviteur souffrant, voici Marie, la Mère au coeur transpercé : le revers de la médaille parle le même langage. Avec les deux coeurs, l'un couronné d'épines, l'autre percé d'un
glaive, et la lettre M entrelacée avec la Croix qui la surmonte, il dit le mystère de la vie du Christ et de sa Mère, le mystère de l'Eglise et de l'humanité, le mystère de toute vie humaine.
Il n'y a pas de joie sans ombre sur cette terre.
Des grâces pour maintenant
C'est entre les bras de Marie que Siméon trouve le Sauveur. Demandons à Marie de nous donner Jésus.
Clausule : ... et Jésus présenté au Temple, le fruit de vos entrailles...
Etincelle : Siméon, Anne ; un homme, une femme ; deux laïcs, deux prophètes.
Le Recouvrement de Jésus au Temple
Luc 2, 48
Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela? Vois comme nous avons souffert en te cherchant, ton père et moi !
Petite méditation sur l'événement
L'âge de douze ans, chez les juifs, était celui de la majorité spirituelle. Jésus marque son entrée dans cette nouvelle période de
sa vie en soulignant, par un comportement déroutant, que la règle du croyant, dès ce jeune âge, est de s'attacher avec sérieux au service de Dieu. Cet épisode permet de mieux saisir que Marie
ne vivait le mystère de son enfant que dans la foi. Quels sentiments d'angoisse ont agité le coeur de ses parents ! Cette disparition de trois jours, à Jérusalem, fait penser à la Passion et à
la mort de Jésus dans la même cité. Jésus enfant prépare ainsi sa Mère à l'épreuve de la dernière Pâque en l'amenant à pénétrer plus avant dans les exigences de sa maternité divine. Le drame
s'est résolu dans la joie et l'action de grâces : Jésusétait perdu, il est retrouvé.
Avec la chapelle de la rue du Bac
Durant ces trois jours, Marie souffre loin de Jésus. Ainsi Catherine, pendant cinq ans, a-t-elle vécu un véritable exil. Elle s'est
heurtée à l'opposition de son père qui, devant sa fermeté, a fini par admettre sa vocation. C'est dans la joie qu'elle a pu entrer au noviciat de la rue du Bac le 21avril 1830.
Des grâces pour maintenant
Marie et Joseph ont cherché Jésus avec empressement, avec fidélité, dans la prière, jusqu'à l'avoir retrouvé. Demandons la grâce de
la persévérance.
Clausule : ..et Jésus, perdu et retrouvé, le fruit de vos entrailles...
Etincelle : Heureuse Vierge Marie, attentive à garder la parole de Dieu et à la méditer dans son coeur !
Mgr Jacques MASSON