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On a jamais vu le ciel tomber

Publié le 14 juin 2024 par Nicolas Esse @nicolasesse

Ils arrivent. Leurs bannières. Leurs idées en bandoulières.
Le ressac de la mer. Une vague régulière qu’un rocher repousse et qui revient avec l’obstination des saisons. 

Ils arrivent, accrochés à leur nation, leur religion, la couleur de leur peau. Par milliers, par millions, en rangs, au pas, hypnotisés par le bruit de leur bottes sur le pavé. Sabres au clair  et prêts à en découdre avec l’hérétique, le non-croyant, le pas bien-pensant.
L’étranger. 

Ils arrivent, indifférents à la douleur et au sang. Indifférents à la fragilité de ce monde qui s’écroule sous leurs pieds. Indifférents à tout sauf à l’épaisseur de leur ventre et de leur porte-monnaie. Se gaver. Se gaver une dernière fois, prendre tout ce qui reste, piller, voler, violer. Ensuite le monde peut bien s’écrouler. D’ailleurs, ils n’y croient pas, à cette fin. Ils croient aux miracles, à leur supériorité, à la loi du libre marché. 

Dieu ou l’histoire sont toujours de leur côté.
Et avec eux, l’envoyé.
Petit, malingre, ou alors très gros, il n’y a pas de portrait-robot. Un homme hurleur, capable de transformer la peur en haine et l’appât du gain en envie de tuer. Un homme menteur, prêt à n’importe quel arrangement avec la vérité. Un enjôleur aussi qui torture avec le sourire en embrassant la joue des petits enfants.

Ils arrivent, lui devant et eux derrière. Comme toujours, ils sont sûrs de l’emporter. Leur seule peur, la seule chose qui pourrait les arrêter serait que le ciel leur tombe sur la tête mais on a jamais vu le ciel tomber.


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