COMMENT RECITER LE ROSAIRE
Au début du chapelet, le Signe de la Croix est le point de départ de notre chemin de contemplation. Puis nous affirmons notre
foi en disant Je crois en Dieu.
Au premier grain, un Notre Père : Jésus veut nous introduire dans l'intimité de son Père. Quel honneur pour nous !
Et en nous apprenant à appeler Dieu « Père », il fait aussi de nous ses frères et nous fait frères les uns des autres.
Aux trois grains suivants, trois Je vous salue Marie : En reprenant les paroles d'allégresse de l'ange Gabriel et
d'Elisabeth à la Vierge Marie, nous partageons leur émerveillement devant le chef d'oeuvre de Dieu.
Au centre de la prière, le nom de Jésus : par Lui seul nous est donné le Salut. Enfin nous confions notre vie et l'heure
de notre mort à l'intercession de celle qui est Mère de Dieu.
Puis un Gloire au Père : Notre perspective, c'est le mystère de la Trinité!
On récite ensuite les cinq dizaines du chapelet.
Pour chacune, on considère d'abord un événement de la vie de Jésus et Marie, soit un "mystère" du cycle choisi. Puis au
premier grain, on dit un Notre Père, et aux dix grains suivants les Je vous salue Marie, dans lesquels on peut insérer une clausule, c'est-à-dire des mots qui illustrent le
mystère.
Terminons par un Gloire au Père.
A l'issue de chaque dizaine, on récite, comme la sainte Vierge l'a elle-même demandée aux enfants de Fatima, le 13 juillet 1917, la prière suivante :
Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l'enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout
celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.
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Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre ; et
en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est
descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d'où il viendra juger les vivants et les morts. Je crois
en l'Esprit-Saint, à la sainte Eglise catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. Amen.
Notre Père, qui es aux cieux, que ton Nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous
aujourd'hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre nous du mal. Amen.
Notre Père, qui êtes aux cieux, que votre Nom soit sanctifié, que votre
règne arrive, que votre volonté soit faite, sur la terre comme au ciel. Donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien, pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont
offensés, et ne nous laissez pas succomber à la tentation. Amen.
Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes
bénie entre toutes les femmes et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.
Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit, comme il était au commencement,
maintenant et toujours dans les siècles des siècles. Amen.
«Ô Marie conçue sans péché priez pour nous qui avons recours à vous.»
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REVENIR AU ROSAIRE
Pour retourner à la récitation du Chapelet, il est nécessaire d’en comprendre le véritable sens. Aussi, en ce mois où nous fêtons
l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie, appelée « gratia plena » par l’Archange Gabriel, il est opportun de relire la Lettre Apostolique du Pape Jean Paul II, « Rosarium Virginis Mariae
», dont voici quelques extraits :
« ROSARIUM VIRGINIS MARIAE »
« Le Rosaire de la Vierge Marie, qui s'est développé progressivement au cours du deuxième millénaire sous l'inspiration de l'Esprit
de Dieu, est une prière aimée de nombreux saints et encouragée par le Magistère.
« Tout en ayant une caractéristique mariale, le Rosaire est une prière dont le centre est christologique. Dans la
sobriété de ses éléments, il concentre en lui la profondeur de tout le message évangélique, dont il est presque un résumé (1 §).
« La raison la plus importante de redécouvrir avec force la pratique du Rosaire est le fait que ce dernier constitue un
moyen très valable pour favoriser chez les fidèles l'engagement de contemplation du mystère chrétien.
Il serait impossible de citer la nuée innombrable de saints qui ont trouvé dans le Rosaire une authentique voie de
sanctification.
« La contemplation du Christ trouve en Marie son modèle indépassable. (...) Personne ne s'est adonné à la
contemplation du visage du Christ avec autant d'assiduité que Marie.
« Marie vit en gardant les yeux fixés sur le Christ, et chacune de ses paroles devient pour elle un trésor: « Elle
retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur » (Lc 2, 19; cf. 2, 51). Les souvenirs de Jésus, imprimés dans son esprit, l'ont accompagnée en toute circonstance, l'amenant à
parcourir à nouveau, en pensée, les différents moments de sa vie aux côtés de son Fils ... Marie propose sans cesse aux croyants les “mystères” de son Fils, avec le désir qu'ils soient
contemplés, afin qu'ils puissent libérer toute leur force salvifique. Lorsqu'elle récite le Rosaire, la communauté chrétienne se met en syntonie avec le souvenir et avec le regard de Marie.
« C'est précisément à partir de l'expérience de Marie que le Rosaire est une prière nettement contemplative. Privé de
cette dimension, il en serait dénaturé, comme le soulignait Paul VI : « Sans la contemplation, le Rosaire est un corps sans âme, et sa récitation court le danger de devenir une répétition
mécanique de formules et d'agir à l'encontre de l'avertissement de Jésus: “Quand vous priez, ne rabâchez pas comme les païens; ils s'imaginent qu'en parlant beaucoup, ils se feront mieux
écouter” (Mt 6, 7). Par nature, la récitation du Rosaire exige que le rythme soit calme et que l'on prenne son temps, afin que la personne qui s'y livre puisse mieux méditer les mystères de la
vie du Seigneur, vus à travers le cœur de Celle qui fut la plus proche du Seigneur, et qu'ainsi s'en dégagent les insondables richesses ».
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« ROSARIUM VIRGINIS MARIAE » (numéros 32-34)
Le « Notre Père »
32. Après l'écoute de la Parole et la focalisation sur le mystère, il est naturel que l'esprit s'élève vers le Père. En chacun de
ses mystères, Jésus nous conduit toujours au Père, auquel il s'adresse continuellement, parce qu'il repose en son “sein” (cf. Jn1,18). Il veut nous introduire dans l'intimité du Père, pour que
nous disions comme Lui: « Abba, Père » (Rm 8,15; Ga 4,6). C'est en rapport avec le Père qu'il fait de nous ses frères et qu'il nous fait frères les uns des autres, en nous communiquant l'Esprit
qui est tout à la fois son Esprit et l'Esprit du Père.
Le « Notre Père », placé pratiquement comme au fondement de la méditation christologique et mariale qui se développe à travers la
répétition de l'Ave Maria, fait de la méditation du mystère, même accomplie dans la solitude, une expérience ecclésiale.
Les dix « Ave Maria »
33. C'est tout à la fois l'élément le plus consistant du Rosaire et celui qui en fait une prière mariale par excellence. Mais
précisément à la lumière d'une bonne compréhension de l'Ave Maria, on perçoit avec clarté que le caractère marial, non seulement ne s'oppose pas au caractère christologique, mais au contraire
le souligne et le met en relief. En effet, la première partie de l'Ave Maria, tirée des paroles adressées à Marie par l'Ange Gabriel et par sainte Élisabeth, est une contemplation d'adoration
du mystère qui s'accomplit dans la Vierge de Nazareth. Ces paroles expriment, pour ainsi dire, l'admiration du ciel et de la terre, et font, en un sens, affleurer l'émerveillement de Dieu
contemplant son chef d'œuvre – l'incarnation du Fils dans le sein virginal de Marie –, dans la ligne du regard joyeux de la Genèse (cf. Gn1,31), de l'originel « pathos avec lequel Dieu, à
l'aube de la création, a regardé l'œuvre de ses mains ».36 Dans le Rosaire, le caractère répétitif de l'Ave Marie nous fait participer à l'enchantement de Dieu: c'est la jubilation,
l'étonnement, la reconnaissance du plus grand miracle de l'histoire. Il s'agit de l'accomplissement de la prophétie de Marie: « Désormais tous les âges me diront bienheureuse »
(Lc1,48).
Le centre de gravité de l'Ave Maria, qui est presque comme une charnière entre la première et la seconde partie, est le nom de
Jésus. Parfois, lors d'une récitation faite trop à la hâte, ce centre de gravité disparaît, et avec lui le lien au mystère du Christ qu'on est en train de contempler. Mais c'est justement par
l'accent qu'on donne au nom de Jésus et à son mystère que l'on distingue une récitation du Rosaire significative et fructueuse. Dans l'exhortation apostolique Marialis cultus, Paul VI rappelait
déjà l'usage pratiqué dans certaines régions de donner du relief au nom du Christ, en ajoutant une clausule évocatrice du mystère que l'on est en train de méditer.37 C'est une pratique louable,
spécialement dans la récitation publique. Elle exprime avec force la foi christologique appliquée à divers moments de la vie du Rédempteur. Il s'agit d'une profession de foi et, en même temps,
d'une aide pour demeurer vigilant dans la méditation, qui permet de vivre la fonction d'assimilation, inhérente à la répétition de l'Ave Maria, en regard du mystère du Christ. Répéter le nom de
Jésus – l'unique nom par lequel il nous est donné d'espérer le salut (cf. Ac 4,12) –, étroitement lié à celui de sa Très Sainte Mère, et en la laissant presque elle-même nous le suggérer,
constitue un chemin d'assimilation, qui vise à nous faire entrer toujours plus profondément dans la vie du Christ.
C'est de la relation très spécifique avec le Christ, qui fait de Marie la Mère de Dieu, la Theotòkos, que découle ensuite la force
de la supplication avec laquelle nous nous adressons à elle dans la seconde partie de la prière, confiant notre vie et l'heure de notre mort à sa maternelle intercession.
Le « Gloria »
34. La doxologie trinitaire est le point d'arrivée de la contemplation chrétienne. Le Christ est en effet le chemin qui conduit au
Père dans l'Esprit. Si nous parcourons en profondeur ce chemin, nous nous retrouvons sans cesse devant le mystère des trois Personnes divines à louer, à adorer et à remercier. Il est important
que le Gloria, sommet de la contemplation, soit bien mis en relief dans le Rosaire. Lors de la récitation publique, il pourrait être chanté, pour mettre en évidence de manière opportune cette
perspective qui structure et qualifie toute prière chrétienne.
Dans la mesure où la méditation du mystère a été attentive, profonde, ravivée – d'Ave en Ave – par l'amour pour le Christ et pour
Marie, la glorification trinitaire après chaque dizaine, loin de se réduire à une rapide conclusion, acquiert une juste tonalité contemplative, comme pour élever l'esprit jusqu'au Paradis et
nous faire revivre, d'une certaine manière, l'expérience du Thabor, anticipation de la contemplation future: « Il est heureux que nous soyons ici ! » (Lc 9,33).
Mgr Jacques MASSON