Voilà trois ans bientôt que je suis tombé dedans. Trois ans que sa musique et son univers ont déboulé dans mon univers à moi. Et celui de mes proches. Pendant ce temps, elle préparait son nouvel album : « Voici une partie de mon histoire, qui est peut-être un peu la vôtre, et de celles et ceux qui ont vécu la fin des cassettes, l’arrivée d’internet, la disparition des lettres à la main… »
Ginga est le cinquième album studio de l’artiste brésilienne Flavia Coelho, succédant ainsi à DNA qui remontait déjà à 2019. Je n’avais pas tout de suite compris le choix du visuel, ni le premier single « Mama santa ». En revanche, une fois l’album entre les mains, et dès ma toute première écoute, tout a pris sens. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, la ginga est ce mouvement de jambes et de bras que l’on exécute à la capoeira – cet art martial brésilien métissant danse africaine et sport de combat, sur une musique et un chant qui n’ont d’égal que la joute à laquelle se donnent les deux danseurs ou danseuses lors d’un jogo, au milieu de la roda.
Le genèse de Ginga est née d’un manque de quelque chose. Aussi Flavia s’est-elle mise à écouter ses chansons préférées, en particulier celles de l’époque où elle vivait encore au Brésil. Au moment d’écrire, des moments-clé de son adolescence ont alors refait surface. Entre les blessure et la pauvreté du son quartier dans le nord-est brésilien et les sons de la G funk, de la samba, du pagode et autres rythmes sud-américains.
Comme pour une poignée d’artistes que j’adore, je ne saurais être objectif concernant les dix nouvelles chansons si personnelles et dans le même temps si universelles de Flavia Coelho. J’adore sa musique, et Ginga est un véritable bonheur. Le paradis serait de l’écouter au crépuscule, sur la plage, à Salvador de Bahia – séquence nostalgie, et frissons garantis.
(in Heepro Music, le 12/06/2024)
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