WHO’S WHO / LABONORD : Degré47

Publié le 11 juin 2024 par Misteremma @misteremma

Degré47 est un projet d'accompagnement à l'auto-construction écologique : je vais accompagner
des personnes à construire ou rénover leur propre projet, leur propre habitat de manière la plus durable possible.

Le projet se décline en trois grands pôles.

Accessibilité : trouver des techniques simples et accessibles pour que les personnes puissent se l'approprier.

Encapacitation : encourager les personnes à prendre part à leur propre projet, à leur propre habitat et à pouvoir s'approprier leur logement (comprendre avec quoi elles habitent, dans quoi elles habitent,
dans quoi elles vivent).

Écologie : travailler avec des matériaux les plus durables possible.

La durabilité au sein de Degré47

Pour moi, l'écologie n'est pas un effet de mode ou suivre un mouvement sociétal. C'est une urgence ! Aujourd'hui, la plupart de notre consommation, surtout dans le secteur du bâtiment, est énergivore tant dans la production que dans la construction et dans la fin de vie des bâtiments.

La plupart des matériaux de construction qu'on utilise sont énormément consommateurs d'énergie fossile. Nous sommes extrêmement dépendant aux énergies fossiles : dans l'extraction des matières premières, dans la transformation de celles-ci, dans leur transport et dans leur mise en œuvre.

Et donc c'est ça que j'aimerais essayer de changer au maximum.

Cela se traduit dans les choix de ce qu'on va mettre en œuvre. Je vais préférer l'utilisation
de la terre, de la paille et du bois plutôt que l'emploi du béton, de l'acier, etc.

Dès le début de la construction, il faut penser à la déconstruction.

Au niveau d'une rénovation, par contre, on va tenter de comprendre quels sont les matériaux qui ont été mis en œuvre dans le projet afin d'analyser les problèmes, de cerner ce qu'on a envie de modifier et de pointer ce qu'on a envie d'améliorer.

Il faut définir la liste des matériaux qui sont les plus adaptés à mettre en œuvre dans un projet de rénovation, ceux qui feront sens. Donc là, je vais essayer principalement de travailler sur le choix des matériaux. Si c'est possible de travailler en récupération, j'encourage toujours cette pratique.

Ensuite, j'ai aussi envie de parler de la santé des occupant·es. La santé des occupant·es, c'est très important. Il y a énormément de matériaux qu'on utilise dans notre habitat qui sont nocifs pour la respiration par exemple, et qui peuvent créer des problèmes. Il en va de même pour la santé des constructeur·reuses qui vont mettre ces matériaux en œuvre pendant la durée du chantier.

Donc moi, dans le projet Degré47, quand on parle d'une rénovation, j'essaye d'observer
quels sont les matériaux qui existent déjà, ceux qui sont présents sur le chantier et de me poser la question " qu'est-ce qu'on a envie de changer, de modifier, d'améliorer ? ".

Souvent, il y a des problèmes d'humidité, de moisissure, des problèmes structurels. On va donc tenter de choisir des solutions pertinentes pour améliorer l'état du bâtiment et ne pas faire pire.

Je veille, également, à préserver des méthodes de construction qui font sens. Et donc, quand je parle d'écologie et d'encapacitation, le fait de travailler avec des matériaux naturels, avec des matériaux simples, de revenir aux sources des matériaux que nos ancêtres utilisaient a pour objectif de proposer aux personnes de s'approprier ces matériaux qui sont beaucoup plus accessibles à travailler (on a moins besoin de grosses machines, de consommation d'énergie, ...). Dès qu'on parle d'une construction plus naturelle et écologique, on prend soin de la nature, du bâtiment et des êtres humains qui vont le construire. Donc tout ça se rejoint dans un grand mélange qui fait beaucoup de sens pour moi. Et pour vous aussi, j'espère.

Propos recueillis auprès de l'architecte Laurane Coornaert, créatrice de l'entreprise en auto-construction Degré47.
Site Internet : https://www.degre47.com