Macron à bout de souffle

Publié le 10 juin 2024 par Decrauze

La décision du Président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale pourrait avoir une dimension  gaullienne, sauf que Macron n'a pas précisé qu'il démissionnerait en cas d'échec aux législatives.  Par ailleurs cela fragilise nos institutions et n'est pas, contrairement à ce qu'affirme le creux Bardella, dans l'esprit de la Vème. En quoi un scrutin à l'échelle européenne impliquerait une dissolution si le résultat des votes envoie au Parlement européen une majorité de députés n'ayant pas la même couleur politique que celle qui détient le pouvoir législatif en France ? Le Parlement européen n'a pas la prérogative de pouvoir censurer le gouvernement, que je sache. Si c'était le cas nous serions alors dans une forme de pré-fédéralisme pas du tout du goût de ceux qui ont raflé la mise politique hier.


D'une majorité relative, Macron risque de se retrouver avec plus de majorité du tout voire de devoir composer avec une extrême droite dont le vent mauvais est effectivement en poupe.

La décision macronienne suppose donc que tout scrutin intermédiaire (municipal, départemental, régional, européen) défavorable au pouvoir présidentiel doive se traduire par une dissolution. La nature éphémère du pouvoir gouvernemental deviendrait alors la norme trahissant la raison d'être des institutions de la Cinquième. Enfin, mais ce n'est qu'un détail, le fondement de l'instauration du quinquennat par la révision chiraquienne s'évanouit : éviter le décalage temporel entre les mandats présidentiel et législatif. 


Finalement, bien plus qu'une attitude à la dimension du Général ou qu'un courage politique, peut-être n'est-ce que la réaction d'un Président irascible et à bout de souffle...