Traduit de l’anglais par Dominique Kugler
Anne Fine est surtout connue pour être l’autrice de la série Le chat assassin, une série qui ne m’attire pas vraiment. Mais quand j’ai trouvé ce poche jeunesse en boîte à livres, qui traitait d’un tout autre sujet, j’ai pensé qu’il y avait d’autres biais pour découvrir sa plume. Et j’ai profité du challenge « le mois anglais » pour le ressortir… Lorsque Nathalie débarque dans sa nouvelle école, elle se lie naturellement avec la première jeune fille esseulée qui veut bien être son amie, Tulipe. Mais elle remarque très vite qu’elle est bien la seule à vouloir traîner avec elle. Tulipe est insolente, ne raconte que des histoires inventées et ne fait que des bêtises. Pour autant, elle a ce quelque chose d’intelligent et d’attachant qui séduit par exemple le père de Nathalie, responsable de l’hôtel Le palace. Tulipe est comme chez elle dans cette famille d’adoption qui ferme les yeux sur ses étrangetés et a pitié de ses conditions de vie. Le père de Tulipe est très violent. Mais Nathalie est sous emprise et Tulipe est dangereuse, inventant des jeux de plus en plus risqués… C’est une amitié particulière que nous raconte là Anne Fine, une amitié qui met le lecteur mal à l’aise. Tulipe n’est vraiment sympathique qu’aux yeux d’un tout petit nombre de personnes. Même les parents de Nathalie sont mitigés quant à cette relation qui risque de mettre à mal les études de leur fille. Et il est troublant aussi l’éloignement que Nathalie va finir par s’imposer, consciente pourtant des difficultés familiales de Tulipe. Le lecteur finit par être partagé entre compassion et rejet, ce qui est vraiment très bien amené de la part d’Anne Fine, qui nous délivre là un petit bijou littéraire.
Médium Editions l’Ecole des loisirs – novembre 1998
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…
Un livre lu dans le cadre du challenge qui se déroule tout le mois de juin : le mois anglais, que l’on peut retrouver aussi chez Lou et Titine, les organisatrices.
éé