On croit que la pomme est vieille comme Mathusalem. C’est vrai et faux à la fois. Il existerait environ 2000 variétés et la recherche agronomique ne cesse de trouver des améliorations afin d’obtenir des fruits plus résistants aux maladies (donc demandant moins de traitements) et aux qualités organoleptiques supérieures.C'est ainsi qu'est née au Japon, en 1932, une nouvelle variété, issue d'un croisement de Ralls Janet et de Red Delicious, de couleur rouge, bicolore, dont la chair est très sucrée, riche en jus et à la texture ferme et croquante. On l'appela Fuji, abréviation du nom de la ville où elle a été élaborée en premier lieu : Fujisaki, circonscription de la préfecture d'Aomori, au nord de la péninsule. Elle y représente désormais 80 % de la consommation nationale. On a commencé à l'exporter à partir de 1962. Il se trouve que dans les années 90, alors que je travaillais dans le marketing, j'ai été amenée à tester les intérêts des consommateurs français pour différentes variétés de pommes, dont la Fuji, à la suite de quoi les fruiticulteurs de Garonne de l'entreprise Blue Whale ont cherché à se diversifier en plantant des pommiers de cette variété. C'est à peu près à la même époque qu'un arboriculteur tyrolien fit la découverte au Japon d'une branche de pommes Fuji dont descend la Kiku actuelle, un nom qui sonne comme un personnage de dessin animé.J'ai eu l'opportunité de la goûter, crue et cuite et de l'apprécier.Sa chair est ferme, croquante, délicatement parfumée, juteuse mais sans excès. Elle est plutôt douce car faiblement acide et point trop sucrée donc rafraichissante. Pour être plus précise je dirai que le fruit dans lequel j'ai croqué m'a semblé moins sucré que la Golden et moins acide que la Granny.Elle convient à la consommation fraîche, à la cuisine et à la pâtisserie. Ses qualités ont motivé le chef étoilé Andreas Mavrommatis à composer un menu en exploitant ses caractéristiques. Le résultat a si bien conquis l'assistance qu'il est plus que probable que deux plats rejoindront bientôt la carte de son établissement gastronomique, le homard et le second dessert.
Georges Kantzios, le directeur commercial de la coopérative agricole de ASEPOP Velventos qui fait pousser les arbres fruitiers dans la région de Kozani (dans le Nord de la Grèce), a toutes les raisons de croire en son potentiel.
Créée en 1917 cet organisme produit et commercialise plus de 14 000 tonnes de fruits, principalement des pêches (pour 2500 tonnes), des nectarines et des pommes (pour 2000 tonnes), mais aussi des kiwis, des prunes, des poires, des coings, des abricots et des cerises. Elle regroupe 400 fruiticutlteurs sur une superficie de 650 hectares. Elle s"est engagée dans un programme européen garantissant des pratiques d'exploitation durable tout autant que la qualité. On pourrait presque dire que la culture est bio. C'est une des premières coopératives à utiliser un système de gestion intégrée depuis 2002.
Si la marque de la pomme est Kiku c'est sous Velvita que sont commercialisées pêches et nectarines. Le premier pays importateur fut longtemps la Russie, ne serait-ce que pour la proximité géographique mais il a perdu cette primauté depuis la guerre. Le contexte international, avec le conflit qui se poursuit en Orient a d'ailleurs changé beaucoup de choses, notamment pour ce qui concerne les transports maritimes. Certains détroits ne sont plus praticables et les coûts augmentent en conséquence.
La Grèce constitue donc une opportunité en ce qui concerne les fruits puisque les vergers ne sont qu'à trois jours de camion du marché français. Voilà pourquoi l'Union Européenne s'est engagée dans une action de 3 ans intitulée Fruit up ! visant à mieux faire connaitre la production grecque dans notre pays.