Fernanda Viégas et Martin Wattenberg, deux acteurs plus ou moins connus du milieu de l'art moderne (elle fut notamment exposée au MoMA dans le cadre de la fa-bu-leuse exposition Design & the Elastic Mind), ont il y a peu concrétisé leur projet Fleshmap, qu'ils décrivent comme une “exploration de la relation entre le corps et ses représentations visuelle et verbale”. Si on cut le bullshit intellistico-marginal, on se rend rapidement compte que l'on se trouve en face d'une oeuvre osée, aboutie, et probablement un peu trop révélatrice de l'esprit créatif commun de notre époque. Le concept est en fait d'esquisser des graphiques récapitulatifs de la présence de l'érotisme en société, latent où pas, en se basant sur trois axiomes : le toucher, le regard, et l'ouïe.
L'étude sur le contact, menée sur 281 sondés, révèle que le creux du cou est la place favorite des caressé(e)s, et a été synthétisée par irisation et par morcèlement. Celle adressée à la vue se veut déjà largement moins intéressante, puisqu'elle se contente de classer les différentes parties de l'anatomie selon un ordre ridicule que je vous laisse le non-plaisir de découvrir, et sans réelle explication.
L'observation portée sur l'ouïe constitue quant à elle la plus intéressante, puisqu'elle représente graphiquement la présence des différentes parties du corps selon leur fréquence de mention au sein de la plupart des genres musicaux. Fait amusant : ce sont les fesses qui dominent l'enveloppe organique du hip-hop et viennent narguer de leur mauvais goût les jolis yeux qui se trouvent en tête de quasiment tous les autres classements.
Fernanda et Martin nous offrent en bonus un générateur de rébus, qui crée à partir de n'importe quel texte en anglais une représentation pécheresse. Voici quelques exemples, de la Bible à Prince :
Désolé, cet article ne m'inspire aucune chute, en dehors de celles-ci.