Mes chers amis,
La méditation, telle que je la partage avec vous a deux facettes, qui sont 2 faces de la même pièce.
La pratique de base de la méditation est la pacification mentale, shiné (en tibétain) ou shamatha (en sanskrit) et l'intention profonde est la vision profonde, lakhtong (en tibétain) ou vipassana (en sanskrit).
Nous essayons d'abord de poser notre attention en un point (par exemple sur la respiration) afin que notre esprit ne poursuive pas toutes les pensées qui surgissent. Le fait de poser notre attention en un point permet de prendre conscience du chaos qui existe dans notre esprit, ce surgissement permanent de pensées que nous avons l'habitude de poursuivre en y réagissant par d'autres pensées dans un processus sans fin.
Le but n'est pas de stopper les pensées, ni d'arriver à un état particulier.
L'intention est juste d'expérimenter ce qui est là, dans l'immobilité du corps, ce qui est une source de distraction en moins.
Cette expérimentation peut être plaisante jusqu'à l'extase ou déplaisante jusqu'à l'abandon de la méditation. L'important est juste de traverser l'expérimentation de l'instant.
Quand nous sommes juste dans l'expérimentation de l'instant, notre véritable nature, cet esprit clair et connaissant, se dévoile car nous sommes sortis de l'attachement et de l'aversion liés à la saisie d'un moi réellement existant, à la saisie de l'égo.
Cela est la vision profonde qui est l'autre facette de la méditation. La réalité commence à être vue telle qu'elle est. Nous nous sommes mis en chemin vers nous-mêmes et nous réalisons que nous y sommes, nous sommes en ce non-lieu que nous n'avons jamais quitté, nous réalisons que tous les phénomènes, toutes nos perceptions, ne sont que des mouvements de notre esprit..
La réalisation de cela permet à nos qualités inhérentes de se manifester : l'amour, la compassion, la joie et l'équanimité.
Nous n'avons pas de chemin à parcourir car notre véritable nature, notre nature de bouddha, le Christ en nous, ont toujours été là, mais étaient voilés par notre ignorance, notre vue erronée sur nous-mêmes et sur le monde.
Nous pouvons commencer par lakhtong ou par shiné, mais la vision directe de notre véritable nature, sans avoir habitué son esprit à se poser en un point, risque d'être très vite voilée par des émotions perturbatrices liées à nos attachements et nos aversions.
La pratique de shiné me semble à ce jour incontournable pour arriver à vraiment se libérer de la souffrance. Mais shiné peut aussi se faire dans le mouvement, c'est pourquoi j'ai inclus dans la pratique d'hier de la marche méditative.
Je vous présente ici en quelques mots l'essentiel de la méditation, mais cela nécessite bien sûr de beaucoup plus longs développements et surtout une pratique contemplative.
Je vous souhaite à tous une belle journée, libres de trouver cette paix toujours présente au cœur du chaos.
Philippe Fabri
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