A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un ">" supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, "Strawberry Line" et "The Seal" fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis "Third" chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous embarque dans une musique se situant quelque part entre Can et le King Crimson de 1969, celui du classique "In the court of the Crimson King", donc pas si nouvelle que ça - comme le dit l'adage, rien ne se créée, tout se transforme, etc, etc.
Le groupe sera en France en novembre prochain pour venir, paraît-il, jouer intégralement cet album. J'hésite encore à me laisser tenter, les voix de Barrow et Fuller n'ont pas le pouvoir de celle de Gibbons, continuant de me plonger dans les méandres de ce disque pourtant passionnant, qui semble gagner à chaque nouvelle écoute. Ai-je envie d'entendre une version live de cette musique ? Avez-vous déjà assisté à un de leur concert ? Tiens, c'est la première fois que je finis un post par une question à mes lecteurs, je crois.