En photo centrale, l'intérieur d'un des entrepôts
dépendant du Ministère du Capital humain
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Le ministère du Capital humain
n’a pas obtempéré dans les temps impartis à l’ordre reçu de
la justice : à la fin des 72 heures accordées par le magistrat
fédéral, le ministère n’avait pas l’intention de lui fournir
le moindre inventaire et encore moins un plan de distribution de la
nourriture contenue dans les deux entrepôts de Buenos Aires et de
Tucumán. Le ministère a toutefois convenu que les vivres existaient
bien, qu’ils étaient destinés aux soupes populaires et qu’il
entendait les faire distribuer par l’armée.
Au-dessus : "Scandales et plaintes en justice contre
des contrats de complaisance au ministère de Pettovello"
En-dessous : reportage exclusif sur un porte-avions US
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Et la ministre de se défausser sur l’un de ses secrétaires d’État qui a été limogé sur le champ et contre lequel ses services se payent le luxe de porter plainte pour de supposées pratiques illégales qui ne sont même pas en rapport avec les vivres et leur non-distribution aux ayant-droits.
Entre temps, il a tout de même bien fallu fournir des informations au tribunal mais elles étaient si confuses, si incomplètes et si contradictoires que les juges ont fini par ordonner une perquisition dans chacun des deux entrepôts et qu’ils vont peut-être s’occuper de faire distribuer cette nourriture dont une partie a dépassé ou est sur le point de dépasser sa date de péremption (en particulier du lait en poudre dont la date était en janvier et une préparation pour riz aux légumes qui arrive à échéance dans un mois).
Le gouvernement donne ici un
spectacle affligeant : impéritie, incompétence, lâcheté et
chaos institutionnel, ce qui rappelle les débuts de Trump à la
Maison Blanche (et le reste du mandat).
"Le gouvernement réduit de 14% les dépenses
destinées aux politiques alimentaires", dit le gros titre
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Pendant ce temps, devant un auditoire de l’Université de Standford en Californie, Mileí a prétendu qu’il n’avait pas à intervenir dans cette affaire parce que « les gens ne sont pas bêtes » : avant « de mourir de faim », ils vont s’organiser pour « faire quelque chose » afin d’échapper à la mort. La solution se trouvera donc toute seule. L’État n’a qu’à attendre et à observer. Voudrait-il que les gens se précipitent sur les grandes surfaces pour tout casser et tout piller qu’il ne s’y prendrait pas autrement. D’autant qu’il aurait ainsi un bon motif de tous les envoyer derrière les barreaux où il faudrait tout de même les nourrir aux frais de l’État !
© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com
Pour aller plus loin :
lire l’article de La Prensa sur le même sujet
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación
lire l’article de Página/12 sur la ministre du Capital humain dans cette affaire
lire l’article de Clarín sur la perquisition
lire l’article de La Nación sur le même sujet