Festival War Raok'n Roll - Basic Partner - La Grande Ourse - Saint-Agathon, le 25 mai 2024
NoPo et NOELLE
BASIC PARTNER - Samedi 25/05/2024 - La Grande Ourse - War R&R anniversaire DistouferPassé il y a un an, quasi tout pile, au festival LODAN à Binic, voici un groupe (qui n'en manque pas... de piles) de Rennes/Nantes à Saint-Agathon sous abri dans la salle de la Grande Ourse.
Le groupe n'a que 2 ans d'existence et enregistre très vite 5 titres qui constituent l'EP paru en 2023.
Ils reviennent d'une mini-tournée (mais pas pour un mini concert) en Angleterre qui leur a permis de se souder et composer de nouveaux titres en rodage sans, pour autant, aller au hasard.
Anton, grosse barbe, grosse frappe, à la batterie, décide que ça lui plait suffisamment pour rejouer, plus tard, avec son frère dans OHM.
Marius, émacié à pommettes saillantes et petite moustache, on le rencontre souvent sur une scène, batteur dans Crugnudu, guitariste-chanteur dans Clavicule (déjà passé à la brasserie) et bassiste-choriste ce soir avec Basic Partner, l'homme à tout faire.
Sacha, le brun barbu, triture sa guitare et cuisine beaucoup d'effets.
Clément, teinté blond et T-shirt blanc 'Mad Foxes', chante, tâte du clavier et du saxo tel un électron libre.
Des références? Fontaines DC, Idles et j'ajouterais Guadal Tejas (dont le chanteur est d'ici comme les fontaines, Pontrieux en fait) ne serait-ce que pour le timbre de voix, en particulier, lorsque Clément y met des trémolos chevrotants.
Plus ancien, on peut aller chercher Wire ou The Fall, un puissant post-punk décomplexé.
Début de set en surprise totale d'autant qu'on ne dispose pas encore d'enregistrements des nouveaux titres.
Les compositions, assez complexes, sonnent âprement, tout en dégageant une grosse énergie.
La rythmique, musculeuse, monte une structure solide, favorisant l'imagination de la guitare et du synthé où Clément s'attelle en vissage et dévissage.
La guitare n'hésite pas à prendre des risques en dérapages et effets stridents de tous genres.
Une fois familiarisé avec cette forme musicale, on pénètre progressivement dans une ambiance captivante.
Grosse basse pour l'intro de 'Insomnia's road' accompagnée de coups sur le cercle. Lorsque la batterie part en frappes lourdes, on pense à Idles.
Le refrain, entrainant, joue sur des discordances à la guitare. Le synthé éclabousse de ci de là. Le chant de Clément, élevé, reçoit des réponses de Marius.
Un pont central bouillonne avec une rythmique roulante avant d'aboutir à une mélodie en tourbillon.
Sur un morceau ('As U want'?'Trapped boy'?), la voix tient plus du sermon proche de spoken words ou mots cadencés, parfois même sur un ton martial, mêlées à des sons synthétiques en déroute et un rythme cabossé.
Le refrain, plus rassembleur, s'entonne à plusieurs voix.
La guitare ne se lance jamais sur des lignes faciles ou évidentes. La batterie s'entend souvent tribale, aidée en cela par une basse abrupte aux entournures.
Anton bucheronne parfois, à scie et à la hache aux 2 bouts, pendant que Clément, sans faire de quartier, ne mâche pas ses mots.
Le synthé, en intro de 'Love is strange', souffle des ondes fuyantes pour accueillir une orchestration plus classique ensuite.
3 notes de basse et le magma gicle avec une guitare sonnante à reverb.
La voix, grave, dégage un effet de puissance, confirmé par des passages hurlés sur des smash sonores. Des chœurs la soutiennent, par instants, notamment dans la dernière ligne droite presque a capella.
Comme à son habitude, Marius trépigne et grimace lorsqu'il chante.
En dernière partie du concert, Clément, derrière son synthé, accroche son saxo en collier avant d'en tirer des sons féroces, presque free jazz, alors que Sacha prend sa place aux claviers.
J'ai découvert un groupe hargneux qui me donne envie d'en écouter plus. Basique? Pas vraiment. Partner ne tient qu'à notre accueil. SETLIST
1-Mother
2-Them
3-insomnia's road
4-As U want
5-Trapped boy
6-Love is strange
7-Buy & sell
8-She cares
9-New Decade
10-Disorder (some people)