J'ai retrouvé certains aphorismes qui font le charme indéfinissable de Christian Bobin.
"Le seul fait de vivre, d'être jeté au monde comme on est jeté aux chiens, nous crée un devoir envers ceux qui nous ont précédés sur ce chemin, sous cette charmille, dans ce cyclone. Les morts nous ont menés, siècle après siècle, au rivage de la vie. Nous leur devons bien un peu de lumière. Etre dignes d'eux, ne pas abîmer ce qu'ils n'ont plus. Nous avons le devoir d'enchanter le bout de tissu que nos doigts de nouveau venu serraient au fond du berceau. ce tissu est la vie entière, légère, froissable." p 41
J'ai eu l'impression de lire des poèmes surréalistes, très oniriques, je ne comprenais pas, sans réussir pour autant à me laisser emporter par les mots et les sons.
Bobin nous parle de Descartes et de ses animaux machines, de Pascal, de Novalis et, ne possédant pas les clés philosophiques, une partie du texte m'a échappé.
Il s'agit d'un opus assez sombre où il est question de la mort, des technologies qui étouffent nos vies, des destins avortés.
Je vous conseille davantage ses textes précédents.
Goncourt de la poésie - prix spécial 2023