Encoches de Karoline Buchner

Par Artbruxelles

C’est l’histoire d’une rencontre
Entre la narratrice et la misogynie

“ La misogynie que je rencontre n’a rien de spectaculaire. La misogynie que je rencontre est ordinaire »

Misogynie – définition- Sentiment d’hostilité, de dédain qu’éprouvent certains hommes à l’égard des femmes.

C’est l’histoire d’une “observation“ – l’observation d’une misogynie ordinaire

Ordinaire -définition – Conforme à l’ordre normal, habituel des choses. La façon ordinaire de procéder.

La narratrice devient observatrice

Elle observe des gestes, des mots, des comportements, tous hérités d’un temps immémorial, d’un rapport codifié entre les hommes et les femmes, ancrés intrinsèquement dans chacun.es de nous. 

Avec une plume incisive d’une précision chirurgicale, l’autrice décortique dans trente-six récits fragmentés, les misogynies qui s’invitent dans les vies quotidiennes de Vérène, de Cécile et de Toinon. Au travail, aux fêtes, dans les foyers. Elles sont partout. À chaque parole, à chaque geste, à chaque mot habité par la misogynie, une petite entaille invisible écorche la peau de celles qui ont été dédaignées parce qu’elles sont “femmes“.  

“ Encoches“  est un récit qui nous encourage à ouvrir toujours plus grand les yeux, pour ne pas s’assoupir, pour rester en éveil. Karoline Buchner réalise pour son premier livre un tour de force, car elle réussit en toute subtilité à attraper dans l’air, les invisibles qui volent en permanence autour de nous. Des particules fines de misogynie ordinaire. Un récit nécessaire et marquant qui vous laissera des encoches ici et là.

Tout simplement brillant. Brillant comme “ le galbe nacré de l’étui à cigarettes“. (incipit)

Karoline Buchner, Encoches, La lettre volée, 2024. Illustration de l’artiste plasticienne Yasmina Assbane, sans titre, 2020