Art Bist’Rock -Chris Pal au Fût chantant, Saint-Brieuc, le 19 mai 2024

Publié le 28 mai 2024 par Concerts-Review

Art Bist'Rock -Chris Pal au Fût chantant, Saint-Brieuc, le 19 mai 2024

NoPo

CHRIS PAL - Dimanche 19 Mai 2024 au Fut Chantant (Saint-Brieuc)

Art-Rock et sa déviation par la départementale Artbist'rock bouchonnent avec pléthore de concerts... bouchons aussi dans les oreilles au Fût où la programmation cogne fort comme à son habitude.
Après les Pythies et avant Bakemono Stereo, Guirec nous a conseillé les rennais Chris PAL, passés au Binic Folk Blues Festival en 2023.
Quoi Chris s'est fait porté pâle? On va pas le voir alors? Mais non, mais si, t'es con, c'est le nom du groupe!

Groupe mené par Charmes Samson (Combomatix) qu'on observe, pendant le soundcheck, en séance d'assouplissements prometteurs, et accompagné par un batteur, un guitariste claviériste et une autre claviériste au centre de la scène, honneur aux dames... (certains d'entre eux trônaient dans la voiture avec le groupe 'Carambolage').
L'unique vinyle des rennais ('New weird' 2023) s'appuie sur un pied de micro, un exemplaire de face, un exemplaire de dos.
La claviériste en profite pour planquer son sac derrière... ahaa raté, j'ai vu!

Charmes sait se présenter : 'On est Eddy de Pretto, on parle de nous, il parait...' Ce ne sera pas son unique trait d'humour, quel rigolo!

La répartition de la formation, serrée, fait l'impression d'un bloc où seul le leader ne tient pas en place.
Le gars, blond, sec et nerveux, en rebonds corporels constants, balance les morceaux avec de gros effets sur sa guitare et sa voix.

'Bit bip' bip bip yeah! Au milieu, ses vocaux se transforment en borborygmes robotiques déjantés.
Les guitares y vont parfois à 2, en dissonance, lorsqu'elles ne sont pas brossées à grande vitesse.

'Melody Maker' dit tout en moins de 2 minutes avec des vocaux à la moulinette technoïde qui finissent par attirer des effets synthétiques effervescents.
Le riff, lui, reste sec et répétitif.

Agacé de l'éloignement du public, le chanteur s'exclame : 'Putain les danseurs! Rapprochez-vous les pogotteurs!'

'Real false', avec son clavier sifflant, nous fait vraiment penser à Devo, enfilez les combinaisons spatiales.
Le rythme alterne entre coups répétés et guitare qui s'amuse à bégayer ses zézaiements.

'Low time' ouvre le disque tout en accords dissonants puis la cadence insiste sur un clavier psyché orientalisant. Hypnotique!

'Original' marche de nouveau dans les pas des hurluberlus d'Akron (souvent habillés en combis jaunes déchirables) avec un clavier surfing rappelant aussi les B'52's.
Que des allumés quoi!
... Plus le cas avec un boitier qui tombe en rade, 'Halte problème technique, j'attends un spécialiste!' et le patron s'éclipse un peu plus loin...
Le temps du dépannage, il passe aux claviers et rebondit sur quelques notes technos boum boum boum... quel sens de l'impro!
On remplace la boite par une autre boite et derrière les réparties de Charmes, le groupe repart de plus belle.

Une voix sort des bulles du fond de 'Rivers' puis un rythme mid-tempo emporte au fil de l'eau. Plus loin, le synthé s'extirpe, une fois de plus, avec une ritournelle tournoyante et captivante.

Enchainement quasi instantané sur des guitares criardes au départ de 'TVCC', le slow mélancolique de la soirée...

On poursuit ce passage plus calme dans 'Change model'. Ah, le piège, accélération au bout de quelques secondes calant une cadence immuable.
Le blond tente la grimpe, sans rappel, sur une enceinte et soudain... c'est le drame. Montée sur roulettes, la caisse se dérobe vicieusement.
Comme si de rien n'était, à l'image de PEF dans les Robins des bois qui clamait après une chute 'C'est exactement ce que je voulais faire!', Charmes se relève instantanément, quel cascadeur!

Vient alors leur plus long morceau 'Night PD'. Les effets sur la gratte et les vocaux se fondent dans un rythme sautillant.

Déjà le dernier morceau 'Zero cool' (qui ne figure pas sur le disque), pour conclure le set bouclé en 45 minutes. Des gens pressés!

Voilà un groupe décomplexé qui déroule un truc punkoïde discordant, avec des synthés pas pâles des g'noux, et une interprétation tonique dans l'urgence, impossible de s'ennuyer avec eux!