BRUSSELS JAZZ WEEK-END - Sára Bolyki & Petra Várallyay, Busker Stage, Brussels, May 25th 2024
michel
Fin mai à Bruxelles, c'est une tradition, entamée il y a des décennies, même si l'événement a plusieurs fois changé de nom, le jazz est roi. En 2024, le Lotto Brussels Jazz Weekend se déroule du 24 au 26 mai.
T'étais pas chez Manneken Pis pour assister à des concerts, mais bon, en passant, un ou deux gigs, c'est faisable.
Direction la Rue Marché aux Poulets, où une Busker Stage est montée face au n°1, à 15 00, on attend le duo Sára Bolyki & Petra Várallyay.
Parenthèse concernant Bruxelles, qui n'est plus ma belle, les grands projets de défiguration ont débuté durant la mandat du sinistre Yvan Mayeur, les travaux, amorcés durant son maïorat , n'ont pas de fin: le nombre de rues transformées en tranchées est légion, les immeubles, comme bombardés, se chiffrent par dizaines, les routes obstruées sont plus nombreuses que les artères carrossables, la saleté et la puanteur sont omniprésentes et pourtant le centre ville grouille de monde ... sinon, tout va très bien ,madame la Marquise.
La météo est incertaine lorsque Sára Bolyki et Petra Várallyay prennent place au coin de la rue.
Sára, au chant et au charango , est la fille d'un des membres du groupe vocal Bolyki Brothers, un des groupes a capella les plus célèbres venant de Hongrie.
Petra Várallyay studied jazz piano, jazz singing, classical violin and jazz composition at the Liszt Academy in Budapest and the jazz department of the Maastricht Conservatorium, elle a accompagné Bobby McFerrin ou Uri Cainen et se produit avec son propre jazz trio.
Ce samedi soir, le duo doit se produire à l' Institut Liszt , le centre culturel hongrois à Bruxelles, elles en profitent pour montrer leur talent au public du festival.
Au menu: du jazz,du folk et des traditionnels en provenance de diverses contrées balkaniques.
Elles décident d'entamer le récital par 'Tourdion' une danse hongroise, le chant plaintif, d'une grande pureté, de Sára se greffe sur les lignes en staccato, en martelé ou en détaché accentué du violon.
Les passants s'arrêtent pour écouter attentivement les deux jeunes artistes qui embrayent sur ' Őszi erdő , an autumn song about the falling leaves, il ne s'agit pas du texte de Prévert mais d'une composition originale de Sára Bolyki.
En mode gypsy folk, la voix persuasive de Sára, combinée au violon primesautier de sa complice, réussit, à la veille de l'été, à évoquer les feuilles roussies voltigeant dans les airs.
Quelques noms, issus du folk anglo- saxon, surgissent dans ton cerveau: la douce Mary Hopkin, ou les adeptes du mouvement new age, Loreena McKennitt et Enya.
Composed by Petra Varallyay, c'est 'Esztől ciszig' qui vient enchanter les pavillons.
Un chant, soyeux, en onomatopées fait place à un violon zigzaguant joyeusement, les acrobaties vocales s'enhardissent davantage, Petra passe au pizzicato, le torrent, tumultueux descend la colline à une vitesse vertigineuse, c'est à bout de souffle, que la chanteuse termine sa prouesse vocale.
Avec "Kaval Sviri", le duo nous emmène en Bulgarie, le charango a fait son retour, Petra se charge des secondes voix.
Le traditionnel hongrois énervé, 'Hess páva, hess páva' , évoque le paon perdant ses plumes. Le violon, joué en frappes saccadées et le chant, profond, accompagné par des battements de mains ont enthousiasmé un public attentif et séduit.
Pour terminer leur prestation, le duo a décidé d'adapter Béla Bartók à sa sauce , 'Reflections on Romanian Folk Dances' une suite pendant laquelle le violon virevolte audacieusement tandis que la voix, en onomatopées, joue à saute-mouton.
Ce set de 30', ayant tenu toutes ses promesses, a récolté tous les suffrages des badauds et des mélomanes.