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Bullrich fait tout pour empêcher l’identification des enfants volés [Actu]

Publié le 28 mai 2024 par Jyj9icx6

Bullrich fait tout pour empêcher l’identification enfants volés [Actu]

"Quand on ne cherche pas, on ne trouve pas", dit le gros titre
En haut : le visage du Premier ministre limogé par Mileí
qui, comme Trump, ne sait pas à qui confier quoi
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Patricia Bullrich, la ministre de la Sécurité (ce qui correspond au ministère de l’Intérieur en Europe), vient d’annoncer qu’elle interdisait aux agents de l’INADI d’accéder aux dossiers des militaires et des policiers alors que ce service est chargé depuis 1993 de les éplucher pour y chercher des indices permettant d’identifier les 400 bébés volés à leur famille par la dictature militaire puis de donner à ceux qui ont survécu à la séparation une identité falsifiée.

Bullrich prétend que ces enquêtes sont une atteinte au droit à l’intimité des agents de son ministère. Les motifs qu’elle avance sont particulièrement ridicules : elle dénonce notamment que l’INADI ait été créé par décret présidentiel et non par la loi votée au Congrès. Par conséquent, prétend-elle, la définition de ses tâches ne serait pas valide. Or elle sert un président qui menace à tout bout de champ de gouverner par décret si le Congrès ne vote pas ses projets de loi. Cherchez l’erreur !

Qui plus est, le président qui a créé cette agence en 1993 n’est autre que… Carlos Menem, le « meilleur président » qu’ait eu l’Argentine, d’après les mots de Javier Mileí à la Casa Rosada, il y a quelques jours, lorsqu’il a inauguré un buste super-moche de son idole politique en présence de la fille de ce dernier !

Les agissements du gouvernement dans ce domaine des droits de l’homme et des réparations à donner aux victimes du terrorisme d’État commencent à être sérieusement inquiétants même s’ils ne surprennent pas vraiment. La vice-présidente est une négationiste des crimes de la dictature militaire à laquelle son propre père a participé ! Il y a quelques semaines, le ministre de la Défense, ancien candidat à la vice-présidence auprès de la candidate Patricia Bullrich, a démantelé le service d’analyse chargé de trouver dans les archives militaires les preuves de tout ce qui touche aux crimes contre l’humanité commis par la dictature de Videla et consorts, : disparitions forcées, tortures, exécutions extra-judiciaires, accouchements clandestins, vols d’enfants en bas-âge et falsification de l’état-civil.

L’attitude de plus en plus hargneuse et les déclarations fracassantes de Bullrich deviennent si excessives et si haineuses que ressort dans la presse (et pas seulement dans les colonnes de Página/12) quelque chose dont les journalistes ne faisaient guère état jusqu’à présent : dans sa jeunesse, ce bulldog de l’extrême-droite argentine militait dans les rangs des montoneros, l’extrême-gauche péroniste révolutionnaire dont certains membres sont allés jusqu’à mettre des bombes sous les voitures ou aux portes des domiciles des dignitaires du régime putschiste, ceux pour lesquels la vice-présidente actuelle réclame réparations et honneurs publics…

La lumière dont Bullrich ne veut absolument pas qu’elle soit faite, c’est celle qui permettrait de savoir ce que sont devenus ses propres compagnons de lutte ou les enfants qu’ils avaient conçus, souvent dans des épousailles clandestines, et qu’ils auraient aimé élever eux-mêmes !

© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com

Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12

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