Art Bist’Rock -Pandapendu au Fût chantant, Saint-Brieuc, le 17 mai 2024

Publié le 23 mai 2024 par Concerts-Review

Art Bist'Rock -Pandapendu au Fût chantant, Saint-Brieuc, le 17 mai 2024

NoPo

PandaPendu au Fût Chantant le 17/05/2024

Après la release party à Bonjour Minuit et le one man show de Yann à la Morue en fête de Binic le 10 Mai, 'Dis-moi oui' susurre Justine, la cogérante du Fût Chantant à l'oreille du gentil animal.
Yann a composé moins léger auparavant et moi-même, j'aime le rock déménageur ou/et profond et pourtant...
Pourtant, comment ne pas goûter ce lâcher prise, favorisé par la présence à la composition des amis Elouan Jegat (Skopitone Sisko) et Maxwell Farrington (le super homard, Dewaere)?
Il aligne sa meilleure équipe d'attaque ce soir avec : Gregory Perrochon (l'excellent photographe au monochrome) à la basse à l'aile gauche et Thomas Kerbrat (on ne compte plus ses formations musicales, la dernière fois c'était avec Levitation free à la session live à bonjour minuit) à la batterie, en piston droit.

Et ça 'Vaporise' d'entrée! 'Quand on a les yeux bleus, c'est qu'on est amoureux!' et quand on est habillé tout en bleu (comme sur la pochette de l'album)?
Avec son balancement groovy, la plage nous darde de ses rayons bienfaiteurs.

Je ne me souvenais plus de 'L'ange', joué à la session live de radioactiv' en 2021 mais sur aucun enregistrement 'officiel'. Voici ce que Michel en avait dit " 'L'Ange' dévoile des sonorités Beatles loin d'être déplaisantes. L'usage de la loop station permet de confectionner une toile stellaire brillante, tandis que la guitare, incisive, entreprend un solo cinglant."
Parlons-en de la station... radio, on y passe fréquemment les sons du panda sur ses ondes et aujourd'hui, sa dream team phagocyte l'auditoire au point que Yann, reconnaissant, vient directement les envelopper d'amour avec son fil de micro.

Pour moi, 'Ruskov' a tout du tube, suffit juste de le marteler un peu plus. Quelle basse, quelle belle boucle mélodieuse, quelle brs?!qjd, j'en perds mon latin!
Ce qui frappe en ce début de concert, c'est justement celle de Thomas sur sa batterie. Carrée, puissante, quel plaisir cette pulsation procurée en osmose avec la basse de Greg, ondoyante, pendant que Yann se balance derrière des claviers dégoulinants!
Il finit, souriant, en avant de la scène, mimant le motif à la batterie en tant qu'artilleur-baguettier lui-même (remember Craftmen Club).
De la dreampop? Oui, mais avec des arrangements très rock on air! Finalement, il n'y a que la voix de Yann qui s'évapore...

'Falling in love with you' sonne carrément décalé avec ce ton vintage et rempli de bulles flottantes.

Y'en a un qui vient chatouiller le panda, il est gentil, mais une fois ça va, 2 fois... 3 fois bonjour les dégâts! Après le panda s'agace et sagacité le fait grimacer...

C'est déjà l'heure du 'Pyjama' non pas que la nuit tombe mais cette fusée infantile tombe à pic. Potentiel nouveau hit, la ritournelle te repeint le cerveau en bleu (forcément) avec une grande finesse.
Un de mes potes, dans une forme olympique, décide de monter sur la scène pour sa médaille d'or, ça fait tâche après l'énergumène précédent!

Les premières notes sombres de 'Surrender', un autre titre du dernier disque, font croire à un retour de Thomas Howard Memorial. Un final à pleurer...
Et alors quoi? Juste beau et sans dégâts!

Majestueux le synthé de 'My Tragi-comic Mystery' que la basse vient boxer derrière un pattern à la batterie!
Et tout d'un coup, l'envol te projette dans l'euphorie... une pilule bleue (forcément) à prescrire à tout le monde...
L'effet sur Yann le pousse à monter sur les enceintes et venir faire des coucous, pour peu, il grimperait aux arbres.

'Summertime' déroule aussi légèrement que le sable de la plage entre tes orteils. Ce mélange de puissante rythmique avec l'onctuosité des claviers demeure un pur délice!
Voilà alignés les 5 titres du premier EP...

'Paris-Londres' volète, aussi léger qu'un papillon, tout en suivant une mélodie chatoyante, étonnante de simplicité.

Commence le voyage sur 'Satellite', la galette délicate sortie récemment. 'Le minois' s'évanouit dans une vaine évanescence.

L'intro rythmique de 'Le pire' m'évoque 'Close to me' de The Cure, l'un de mes groupes fétiches (y'en a plein!).
Aujourd'hui, Yann remplace Maxwell au chant fragile sur le disque.

'Fajitas et parasol' sonne plus naturel en live qu'avec son autotune sur l'enregistrement studio. Tout se résume en 'Un mojito je décolle... j'ai rien besoin'.
Pas la peine de trinquer avec ton psy!

Les accords mélancoliques en ouverture de 'Thanks' prennent aux tripes et ce sentiment continue de pénétrer cette composition, le mellotron n'y est pas pour rien.
Yann chante comme s'il distribuait des mots d'amour et la basse rebondit de bien-être.

On ne trouve pas 'Believe it' sur les disques mais Michel qualifie le morceau de disco/post-punk avec une basse digne de JJ Burnel (Stranglers que l'on vénère!).

Quoi de mieux que 'La révérence' pour conclure ce show en tous points réussi. Ecoutez ces paroles profondément touchantes sur un discobeat des plus dansants.
La progression des accords au clavier fait carrément penser à Daft Punk. Ah si l'on installait un parquet devant la scène, les pandas seraient plus nombreux!!

Superbe setlist et interprétation, un concert alliant douceur et exaltation. Pandapendu à fond la forme, on a kiffé!!

SETLIST
1-Vaporise
2-L'ange
3-Ruskov
4-Falling in love with you
5-Pyjama
6-Surrender
7-My Tragi-comic Mystery
8-Summertime
9-Paris-Londres
10-Le Minois
11-Le pire
12-Fajitas et parasol
13-Thanks
14-Believe it
15-La révérence