J'avais flashé sur DEHD - raccourci de Dead Eagles, Heavy Dreams, les précédentes formations des deux leaders Jason Balla et Emily Kempf - en 2019 sur la foi d'un clip complètement déjanté, "Lucky" et de son principal protagoniste, le flamboyant et hautement barré Alex Grelle, acteur de la plupart des réjouissantes vidéos du groupe. La chanson est de celles qui vous trottent immédiatement dans la tête, d'une efficacité remarquable. Et puis, le trio de Chicago a enchaîné avec d'autres disques, pas déplaisants mais dans lesquels je ne retrouvais pas la même fraîcheur. "Poetry", déjà cinquième album de DEHD, est donc arrivé sans crier gare, en catimini. La formation est restée cantonnée à ce qu'elle sait faire : ces petites chansons pop courtes, bancales, aux mélodies souvent irrésistibles, mélange de quantités d'influences. Pourvu que ça sonne et tant pis si c'est parfois kitsch. Sans renouveler ce qui est devenue leur marque de fabrique, j'ai l'impression qu'ils maîtrisent mieux leur style, qu'il y a moins de temps faible dans ce "Poetry". L'occasion rêvée pour aller enfin les voir sur scène en juillet prochain alors que leur concert initialement prévu à la Boule Noire a été déplacé à la Maroquinerie pour cause de succès. Un signe que le bouche à oreille commence à fonctionner pour ce "petit" groupe qui compte.