TikTok utilise des filtres de mots en Allemagne pour supprimer certains commentaires

Les commentaires potentiellement nuisibles sont automatiquement filtrés par TikTok en Allemagne, comme l'a confirmé une porte-parole de l'entreprise. Des recherches récentes menées par NDR, WDR et Tagesschau ont découvert un filtre de mots sur la plateforme de médias sociaux, qui est également efficace en Allemagne.

Censure de TikTok également en Allemagne

Les accusations contre la plateforme de médias sociaux de censure de contenu ne sont pas nouvelles. Cependant, une nouvelle étude du Tagesschau, menée conjointement avec le NDR et le WDR, montre que les publications sont également censurées en Allemagne. Un filtre de mots supprime les commentaires des utilisateurs contenant certains mots.

Les tests ont porté sur environ 100 mots ou combinaisons de mots, selon Tagesschau, et avec différents récits. Environ 19 de ces commentaires n’ont pas été publiés après au moins trois tentatives par différents comptes. Les commentaires concernés concernaient principalement les commentaires contenant des mots tels que « porno » ou « sexe ». Il n’est pas clair si ceux-ci ont été exclus pour des raisons de protection de la jeunesse.

Les commentaires contenant des mots tels que « LGBTQ », « gay », « queer » ou « homosexuel » ont également été concernés. Il en va de même pour les mots « Auschwitz » et « National-Socialisme ». Le nom du joueur de tennis chinois Peng Shuai, qui a suscité de vifs débats ces derniers mois, a également été touché par le shadow bannissement, c'est-à-dire la suppression de contenus sans que cela soit clairement indiqué. Au plus tard après avoir accusé l'ancien vice-gouverneur chinois Zhang Gaoli de l'avoir persuadée d'avoir des relations sexuelles sur le réseau social chinois Weibo.

TikTok confirme l'utilisation de filtres de mots

En réponse aux demandes du NDR, du WDR et du Tagesschau, TikTok avait reconnu des erreurs. Ce faisant, une porte-parole a confirmé que le réseau social utilise des mécanismes qui « filtrer automatiquement les commentaires potentiellement nuisibles ». Mais on ne sait pas pourquoi les termes de la communauté LGBTQI sont également bloqués.

Après tout, l'entreprise, qui appartient au groupe Internet chinois ByteDance, s'est présentée publiquement à maintes reprises dans le passé comme étant ouverte à la communauté LGBTQI et, selon ses propres déclarations, a également soutenu financièrement les comptes de membres queer.

TikTok travaille désormais à plein régime pour revoir son approche. Il est particulièrement inquiétant que la plateforme bloque sans adopter une vision globale du contexte et ne rende pas publiques les raisons de la censure. Par exemple, alors que le terme « esclaves » était bloqué dans la série de procès Tagesschau, des commentaires contenant le mot « esclavage » ont été publiés.

Dans le cas du joueur de tennis chinois Peng Shuai, selon la porte-parole de l'entreprise, la séquence de lettres HUA a été décisive dans les pays germanophones, car TikTok affirme avoir reconnu ici le terme « Hua » pour « pute », qui est couramment utilisé dans Austro-allemand.

TikTok veut maintenant « examiner en profondeur »afin d'affaiblir le filtre de mots et de repenser fondamentalement sa propre stratégie, « pour garantir que nous reconnaissons la haine et les violations, mais autorisons les contre-discours et les commentaires neutres ». Après avoir contacté TikTok avec les résultats, seuls onze des 19 termes initialement bloqués ont été filtrés, ajoute-t-il.