Le Japon vient de lancer son dernier navire baleinier, le Kangei Maru, mobilisant des moyens technologiques impressionnants pour continuer une pratique vieille de plusieurs siècles : la chasse à la baleine.
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Un investissement colossal pour le kangei maru
Le 21 mai, le Japon a dévoilé son tout nouveau navire baleinier, le Kangei Maru. Remplaçant le vieillissant Nisshin Maru, ce navire-usine flambant neuf a coûté la coquette somme de 44 millions d'euros. Il ambitionne de capturer environ 200 baleines d'ici 2024. Avec des capacités avancées de conditionnement et de stockage à bord, le Kangei Maru est bien plus qu'un simple bateau de chasse, c'est une véritable usine flottante.
La chasse à la baleine : une tradition persistante malgré les controverses
Le Japon, aux côtés de la Norvège et de l'Islande, fait partie des derniers pays à poursuivre la chasse à la baleine. Les espèces ciblées incluent le rorqual de Bryde, la baleine de Minke, et le rorqual sei, ce dernier étant classé comme " en danger " selon la liste rouge de l'UICN. Le mois dernier, Tokyo a indiqué son intention d'ajouter le rorqual commun à cette liste controversée d'espèces chassées.
Cet acharnement à chasser ces majestueuses créatures n'est pas seulement motivé par des facteurs économiques. Historiquement, la baleine a été une source cruciale de protéines, surtout après la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, cette tradition de chasse remonte au XIIe siècle, ancrée profondément dans la culture japonaise. Toutefois, la consommation de viande de baleine diminue. Selon le quotidien Libération, des 200 000 tonnes consommées annuellement dans les années 1960, il ne reste plus que 2 000 tonnes aujourd'hui, signe d'un changement significatif des habitudes alimentaires.
Sea shepherd france : la riposte écologique
Face à ce nouvel équipement, les acteurs écologistes ne restent pas inactifs. L'organisation Sea Shepherd France a exprimé son intention de perturber les opérations de chasse du Kangei Maru dès l'hiver prochain. En se joignant au combat mené par le capitaine Paul Watson, légende de la lutte anti-chasse aux baleines, ils espèrent entraver la campagne de chasse et sensibiliser le public à cette cause.
Le Japon face à des critiques internationales
Sur la scène internationale, la chasse à la baleine pratiquée par le Japon est loin de faire l'unanimité. De nombreuses nations et organisations non gouvernementales pointent du doigt cette pratique, la dénonçant comme obsolète et cruelle. En dépit de cette montée des critiques, le Japon s'accroche à ses arguments culturels et historiques pour défendre sa position, invoquant aussi le soutien d'une petite frange de la population toujours friande de ce produit.
Ces dernières années, plusieurs rapports ont mis en lumière les méthodes de chasse, jugées inhumaines par beaucoup d'observateurs. Le débat autour de la souffrance animale et de la préservation des espèces menacées s'intensifie, alimentant une pression internationale sur le Japon. Pourtant, le Kangei Maru représente une nouvelle étape, suggérant que Tokyo n'est pas prêt à abandonner cette pratique séculaire.
L'avenir de la chasse à la baleine au Japon
Alors que les tendances de consommation changent et que la sensibilisation à la protection des animaux marins s'accroît, la question se pose de savoir combien de temps une telle activité pourra rester économiquement et moralement viable. Les défenseurs de l'environnement espèrent que la pression internationale et l'évolution des mentalités au Japon conduiront à une diminution, voire à une cessation totale de la chasse à la baleine.
En somme, le lancement du Kangei Maru marque un nouveau chapitre dans la lutte sans fin entre tradition culturelle et préservation environnementale. Reste à voir si le Japon continuera à naviguer à contre-courant ou si, confronté à une société mondiale de plus en plus consciente des questions écologiques, il adaptera enfin ses pratiques.
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