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« Le Dernier rêve d’Emily Dickinson » de Stamatis Polenakis

Par Etcetera
Dernier rêve d’Emily Dickinson Stamatis PolenakisCouverture chez Quidam

J’ai lu ce livre un peu inclassable, entre prose poétique et récit biographique. Son auteur m’était inconnu mais il est vrai que je ne connais pas la littérature grecque actuelle. Je l’ai acheté à cause de son titre, faisant référence à la poétesse américaine la plus emblématique et la plus célèbre du 19ème siècle. 
Ici l’auteur fait parler Emily Dickinson à travers un monologue à la première personne. Il pourrait être vu également comme une longue lettre adressée à un ami ou bien, comme le titre le suggère, la voix intérieure de la poétesse, en surimpression de « son dernier rêve ». 

J’ai lu ce livre dans le cadre du Printemps des Artistes.

Note Pratique sur le livre

Éditeur : Quidam, collection Monade
Année de publication : (initiale, en grec) 2007 (en français) 2023 
Traduit du grec par Myrto Gondicas
Nombre de pages : 44

Note sur l’auteur 

Stamatis Polenakis est un poète, traducteur, auteur dramatique, né en 1970 à Athènes. Il est l’un des principaux poètes grecs de sa génération. 

Mon Avis

Ce livre est une sorte de rêverie autour de la vie, de l’œuvre et de la personnalité d’Emily Dickinson. L’auteur imagine la poétesse américaine sur son lit de mort, s’adressant à un interlocuteur qu’elle vouvoie, probablement Thomas Higginson, le critique littéraire qui l’a le plus soutenue dans sa vie, et avec qui elle entretenait une correspondance. Mais le livre reste flou sur l’identité de cet interlocuteur masculin à qui elle semble tenir tout particulièrement et il pourrait aussi bien être un des autres amis préférés d’Emily.
Le livre met bien l’accent sur le caractère introverti et renfermé de la poétesse mais aussi sur son côté sensible et passionné. Nous voyons aussi sa grande admiration pour Shakespeare. Les deuils de ses proches – notamment celui de son neveu alors qu’il est encore un enfant – la bouleversent de façon profonde. Nous voyons aussi qu’elle n’a pas été toujours comprise par les critiques littéraires de son temps, certains ayant rejeté sa poésie, mais elle était suffisamment forte pour ne pas se laisser décourager.
Bien qu’on puisse regretter son excessive brièveté (44 pages c’est vraiment trop court !), j’ai tout de même apprécié cette lecture. Certains passages sont très jolis, comme celui sur le temps (cf ci-dessous) 
Un joli livre, au style agréable, qui nous restitue une Emily Dickinson plausible ou, en tout cas, telle qu’on peut l’imaginer.

Un Extrait page 24

Elle est si grande, la fatigue que j’éprouve ! Avez-vous jamais connu pareil sentiment ? Il faut un effort énorme, ininterrompu, pour que le temps continue à bouger, pour que le monde continue à tourner sur lui-même. Il faut que quelqu’un fasse tourner perpétuellement les aiguilles de la montre, les pages des calendriers, arrose les fleurs dans les jardins ; le monde, mon cher Monsieur, est une montre arrêtée depuis des siècles et le temps, au contraire de ce qu’on croit communément, ne s’écoule pas sans violence. Il y faut un combat de tous les jours, il nous faut l’inventer continuellement, le tailler et le coudre sans cesse à nos mesures comme un costume que l’on nous a obligés à porter, le pousser vers l’avant de toutes nos forces.
(…)

**

Dernier rêve d’Emily Dickinson Stamatis Polenakis

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