“We could never be friends. I love you until the end.” Ce sont les paroles du dernier maxi de DatA, Rapture !
Étonnamment, ce nouveau single, qui fait suite aux remarqués Trop Laser et Aerius Light, et qui annonce un ambitieux album, Skywriter, ne ressemble pas au clash électro et rock’n roll actuel auquel on aurait pu s’attendre. L’idée, selon David, « c’était plutôt de faire bosser Sébastien sur un thème façon Maniac dans Flashdance, d’évoquer Miami et les années 80, mais surtout de réellement écrire et composer une chanson, pas de se contenter d’avoir un traitement et une atmosphère vintage… ». Cette ligne rythmique qui évoque en effet l’oublié
Michael Sembello (l’interprète du tube de Flashdance), ces synthés au port altier, cette voix haut perchée, ce solo de guitare en forme de happy end, tout rappelle ici un certain âge d’or eighties de la disco-pop synthétique et FM, que toute une nouvelle génération française semble aujourd’hui découvrir et se ré-approprier.
Il y a en effet une sorte de méprise au sujet de cette seconde « french touch » qui cartonne actuellement sur tous les dancefloors de la planète. Certes, les petits nouveaux sont passés maîtres dans le maniement du beat et de l’énergie numérique, mais tous possèdent aussi un solide bagage pop, et plus souvent encore funk ou hip-hop, que la génération techno et rave des années 90, avait mis de côté.
D’ailleurs, les nombreux remixes que
DatA a réalisé ces deux dernières années, parmi lesquelsFelix Da Housecat, Benjamin Diamond, Danger, Chroméo, Terry Poison, les plus rock Nelson ou le très pop et aérien Kim & Jessie de M83, illustrent bien à quel point le Parisien a réussi à passer d’un imaginaire purement électro, à un univers pop et mélodieux, plus en phase avec ses racines et ses références.“Outre mon passé purement rap et black music, je voue une admiration sans borne aux grands compositeurs de B.O comme Giorgio Moroder, Eric Demarsan, Vladimir Cosma, Vangelis ou Sakamoto, et parallèlement pour les grands noms de la pop synthétique. Mais sinon, mon truc, c’est vraiment le disco. Pour moi le disco, ce sont autant des trucs actuels comme Les Rythmes Digitales, Soulwax ou Gossip, que des prod’ plus FM et funky commeChic, Shalamar ou Michael Jackson. J’ai une vraie passion pour la fin des années 70 où toute une génération de producteurs a commencé à troquer les batteries contre une boîte à rythmes. C’était une époque où ces mecs, de vrais musiciens, ont délaissé leurs instruments pour des machines et réussi à faire sonner leurs machines comme des instruments, et c’est ce que j’essaie de faire… ».
En quelque sorte, en digne héritière des Daft, la nouvelle génération française issue de l’underground électro, ne veut pas se complaire dans l’élitisme et entend même reconquérir l’univers de la pop et du grand public.