J'ai abandonné pour le cinéma en salle. Je revisite surtout des films du passé, ou encore attends la copie DVD que je prendrai gratuitement à la bibliothèque d'ici un an. Bon, oui j'ai été voir
Dune Part 2 en salle, mais l'ai regretté. Mes vendredis sont si lourds au travail, vers 16h00 je suis physiquement crevé, L'accumulation de mes matins commencés à 5h00 du matin, encore plus en cette période de séries éliminatoires de hockey de la LNH. Je ne suis jamais plus "usé" que les vendredis. Et je crois avoir dormi au soir de première, un vendredi, quand j'y suis allé. Même si j'était fortement intéressé par ce que je voyais.
Et la semaine dernière ou l'autre, je ne sais plus, je n'ai pas résisté quand l'amoureuse a parlé d'aller voir Ryan Gosling au cinéma. Je savais que je n'aimerais pas. J'y allais pour elle. La belle. Pas Emily Blunt, ma belle à moi. Je sens que je ne ferai maintenant plus que ça car l'offre des films ne me parle aucunement.
Une tendance qui se dessine depuis plusieurs années est le biopic. La biographie d'un artiste musical entre autres. Comme toute franchise, il y a recette. C'est donc passablement mauvais. Du moins, pour moi. Je préfère un documentaire sur Velvet Underground, The Stones & Brian Jones, David Bowie ou The Beatles, que de voir une oeuvre de fiction rosée. Le dernier que j'ai vraiment aimé, au point de l'acheter, c'est
Control d'Anton Corbin. Mais si ce film me semble si vrai, c'est qu'il a été tourné par le photographe de Joy Division. Il connaissait ses sujets. Il y était. Il y a aussi
Gainsbourg, Vie Héroïque qui a pris l'angle bédéesque et surréaliste que j'ai tant aimé que j'ai aussi acheté. Finalement, Todd Haynes a fait un des meilleurs films sur un artiste musical connu en tournant
I'm Not There sur Bob Dylan à qui il a prêté 6 vies avec 5 comédiens pour jouer Dylan. Dont une femme et un enfant à la peau noire. Ai aussi acheté et revisité plusieurs fois. Tourné en partie, à Montréal. J'attends
The Doors d'Oliver Stone, par la poste d'ici dimanche.
Mais il y a surtout une pléthore de films sucrés pour grands publics qui agacent. Encore récemment, un film pour la télé sur Bob Marley. Cette sorte de gomme baloune fait du bruit prémâché.
En voici quelques uns des 20 dernières années qui n'étaient, pour moi du moins, que très moyens.
Ray (2004)
On ne peut pas nier les "tendances". Deux fois, en 15-16 ans, on répètera les mêmes histoires. Le défi dès l'enfance alors que Ray a eu le temps de vivre voyant jusqu'à ses 7 ans. Doit vivre un autre traumatisme avec un frère noyé dans son bain. Les débuts hostiles. Les hauts et les bas de la célébrité chèrement gagnée. Les dérives dans les abus que le succès aide à stimuler. Les amours compliqués. 30 ans de la vie de cette légende Nord Américaine capable de pop, R & B, Blues & country. Jamie Foxx a été si parfait dans son incarnation de ce grand de la chanson qu'il a gagné l'Oscar du meilleur acteur.
Walk The Line (2005)
Dès l'année suivante, copie carbone. Bien qu'ayant eu des carrières différentes, on fait la vie de Johnny Cash (et de June Carter). En commençant aussi par des traumatismes d'enfance, des milieux incertains, un succès massif, des abus qui accompagnent ce succès. Une compagne formidable. L'univers du country. Joaquin Phoenix et Reese Witherspoon si en forme ce que cette dernière gagner l'Oscar de la meilleure actrice, et Joaquin se gagnant une nomination. Phoenix gagnera aussi la précieuse statuette 15 ans plus tard. Dans la peau du
Joker.
La Vie en Rose (2007)
La vie de la Môme tournée par Olivier Dahan. Avec les mêmes éléments d'extrêmes pauvreté, de fatalisme amoureux. D'intense déséquilibres émotifs. Une scène de mort est l'une de mieux mise en scène que j'aurai vu au cinéma. Avec une performance de Marion Cottillard si époustouflante qu'elle gagner outre-mer l'Oscar de la meilleur actrice. Même si elle parle anglais comme un vache espagnole. La seule autre fois où la mort m'a paru si bien amenée a été dans le douloureux film
The Lovely Bones. On se rappelle de
La Vie en Rose pour la performance de Marion et pour la mise-en-scène, mais assez peu pour Edith Piaf. Qu'on voulait honorer.
Straight Outta Compton (2015)
L'angle différent ici est celui du racisme perpétuel face auquel les 5 gars de Compton doivent continuellement faire face. L'as de coeur dans la distribution est le fils de Ice Cube incarnant son propre père. Criant d'une certaine vérité encore tristement réelle, mais relativement traditionnel tout de même. Il y avait moyen de faire différent puisque déjà, des films de fiction sur le monde du hip hop sont encore très rares. On est resté assez commode avec des mal commodes.
Bohemian Rhapsody (2018)
C'est fou ce que je n'avais pas aimé ce film. Je suis assez peu fan de Queen d'emblée. Mais j'ai trouvé plutôt explicatif. On a compris que Deacon y était pour beaucoup dans la création de Another One Bites The Dust. Non, Freddie n'a pas annoncé au Live Aid à son band qu'il allait quitter en solo parce que sa fin approchait. Pourquoi ne pas avoir fait allusion une seule fois à David Bowie avec lequel non seulement on a co-écrit, mais aussi dont les carrières n'ont jamais cessé de se croiser. De Kensington Market à la Suisse où on partageait carrément le studio du band, à Montreux. Bowie habitait lui-même la Suisse. Peut-être que c'est aussi la descendance de Bowie qui a freiné toute allusion au Thin White Duke, décédé tout juste 2 ans avant. Recette oblige, Rami Malek gagnera l'Oscar du meilleur acteur pour son interprétation de Freddie Mercury.
Rocketman (2019)
Là aussi, j'ai senti la lourde main des producteurs qui voulaient plaire aux 7 à 77 ans. Pourquoi mentir sur l'inspiration autour du nom d'artiste de Reginal Dwight ? Son "John" ne vient aucunement de John Lennon comme suggéré dans le film, mais de Long John Baldry, artiste dont il aimait la tenure. Ça jetait, dès le début, une sorte d'incrédulité pour tout ce qui allait suivre. Pas aimé. Même si Taron Egerton est tout simplement formidable dans la peau tourmentée d'Elton John. Il gagne aussi, un an après l'autre, l'Oscar du meilleur acteur pour avoir incarné le chanteur britannique.
Pas un fan de ces films qui réarrange la vérité.
Comme je ne penses pas que j'irai voir le film sur Amy Winehouse qui semble gommer la relation toxique que son père projetait sur elle.
J'ai pas 7 ans. Ni 77. Ni entre les deux.
Entre vampires, on ne dit pas notre vrai âge.