L'artiste a développé à Paris certaines de ses idées les plus radicales en tant que jeune artiste. L’étape française a donc été adaptée au regard de l’intervention d’Ellsworth Kelly pour l’Auditorium de la Fondation Louis Vuitton.
C'est la première exposition en France à aborder de manière aussi large l’oeuvre de ce créateur essentiel de la seconde moitié du XX° siècle, tant par sa chronologie que par les techniques qu’elle réunit. Elle regroupe plus d’une centaine de pièces, peintures, sculptures mais aussi dessins, photographies et collages et bénéficie de prêts d’institutions internationales et de collections privées.
Ce n'est pas ce qui apparait sur l'immense cliché en noir et blanc (intitulé Kelly avec Yellow with red triangle -1973- et Blue with Black Triangle - 1973- dans son atelier de Cady's Hall à New-York en 73) qui prépare le visiteur à découvrir l'oeuvre de l'artiste américain. En effet, si la photo avait été en couleurs, on remarquerait, de gauche à droite, le jaune, le rouge et le bleu. Mais dès qu'on a franchi l'entrée de la galerie, les couleurs -saturées- vont éclater, et vous remarquerez qu'elles se reflètent dans le sol et sur les murs.
L’exposition retrace l’exploration par l’artiste de la relation entre forme, couleur, ligne et espace à travers des oeuvres-clés issues de périodes charnières de sa carrière. La diversité des oeuvres, présentées sur deux étages du bâtiment et près de 1500 m2, appelle à se déjouer de la trompeuse simplicité du vocabulaire d’Ellsworth Kelly et à apprécier une oeuvre à la vitalité et la richesse surprenantes.
Souvent monochromes, d’apparence stricte dans leurs lignes, ses travaux ne découlent pas d’un système ou de l’application d’une règle. Ils résultent d’une quête visuelle où formes et couleurs s’accordent avec hédonisme.
Regarder quelques minutes ce jaune saturé suffit à provoquer l'illusion d'optique et nous la voyons s'incurver.