Mais voilà, je n'en suis pas encore complètement fan. J'ai écouté ma liste de lecture "Oui" la semaine dernière, vous l'aurez deviné, rendant hommage à la formation progressive britannique Yes, 1h20 seulement, 11 morceaux, exclusivement années 70, et je me suis tanné avant la fin. En revanche, la liste de lecture de Genesis, 1h58, parfaitement équilibrée, 20 morceaux, 10 chantés par Phil Collins, 10 chantées par Peter Gabriel, 1 instrumentale, j'y retournes plus souvent, et ce, jusqu'à la fin.
Reste que la musique progressive, comme l'indique le nom qui décrit le genre, progresse. Comme nous. en vieillissant, enfin la plupart, progressent. pas tous. Un jour, Yes, oui. Peut-être. Le jazz fusion, assez jamais.
La semaine dernière, était particulière. Pas moins de 6 artistes, issus de la musique progressive, new wave, avant-gardiste ou claviéropop ont célébré leurs anniversaires. Tous de baby-boomers. Tous des mâles. Personne le même jour.
Dans l'ordre:
Dimanche le 12 mai: Steve Winwood.
Mardi le 14 mai: David Byrne.
Britannique ne se disant aucunement musicien lui-même (yeah, right) il rencontre Andy MacKay, saxophoniste, à une station de train et est invité à co-fonder Roxy Music. Avec lesquels il ne fera que deux albums. Habile travailleurs de synthés/claviers, on peut presque lui donner la naissance du genre de musique nouvel âge. Qu'il développera dans sa carrière solo entre 1974 et nos jours. Habile producteur, il sera l'homme derrière le son de U2 en 1984, 1987, 1991 et 2000, celui derrière le son de David Bowie, entre 1975 et 1979 et encore une fois en 1994. Derrière le son des Talking Heads entre 1978 et 1980, derrière des albums de John Cale, Grace Jones, Ultravox, Devo, Robert Fripp, Peter Gabriel, Daniel Lanois, Laurie Anderson, James, Damon Albarn ou Coldplay. Vous l'entendez depuis toujours, terriens. Il est auteur des 7 notes d'ouverture du programme Windows. Eno est unique. Il a eu 76 ans le 15 mai dernier.
Jeudi le 16 mai: Robert Fripp.
Batteur et percussioniste britannique, co-fondateur de la formation progressive Yes, il quitte la formation en 1972 pour joindre...King Crimson. Jusqu'en 1974. L'année suivante, il est batteur pour Roy Harper et l'année d'après pour la formation U.K. Quand Phil Collins prend le micro pour chanter dans la tournée de Genesis de 1976, c'est Bruford qui prend la batterie pour lui, alors membre temporaire de Genesis. De 1978, il forme son propre band appelé simplement Bruford jusqu'en 1980. Il retourne alors avec King Crimson jusqu'en 1984. Avant de créer son groupe jazz, Earthworks. Il redevient presque Yes dans Anderson, Bruford, Wakeman & Howe (Chris Squire les empêchant d'utiliser le nom Yes) et finalement Yes pour un second passage quand Squire rejoint les autres. De 1994 à 1997, il redevient batteur de King Crimson, puis reforme Earthworks. Bill a eu 75 ans, vendredi dernier.
Pianiste/claviériste britannique, celui qui a commencé à collaborer sur disque avec David Bowie, Elton John, avant de collaborer avec Marc Bolan, Cat Stevens et Lou Reed, a 5 fois été membre de la formation Yes, entre 1971 et nos jours. Chaque fois entrecoupé de projets solos, de trames sonore ou de collaborations diverses. Très inspiré par le médiéval, il a lancé trois albums entre 1973 et 1975 considérés comme essentiels à la compréhension de la musique progressive. Il est aussi presqu'à l'origine de "l'album concept". Avec des morceaux très longs ou des morceaux qui se fondent les uns dans les autres comme le Wish You Were Here de Pink Floyd. Rick a aussi eu 75 ans, mais samedi dernier.¸
Drôle de voir qu'ils sont tous liés professionnellement comme par leurs naissances respectives.
Eno a travaillé avec Fripp et avec Byrne. Fripp a joué avec Bruford et Wakeman.
Ils ont tous marqué le monde de la musique et sont tous membres du temple de la renommée musicale de Cleveland.
Sauf Robert Fripp.
King Crimson ne s'y trouvant étrangement pas.