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Un projet ambitieux au large de belle-île-en-mer
Le ministère de l'Industrie, par l'intermédiaire de Roland Lescure, a officiellement déclaré, le mercredi 15 mai, que le consortium Pennavel, regroupant l'énergéticien belge Elicio et l'allemand BayWa r.e., a été choisi pour mener à bien le projet de parc éolien flottant en Bretagne sud. Cette décision marque une étape majeure dans le développement des énergies renouvelables en France.
Le parc éolien projeté aura une capacité de 250 mégawatts (MW) et sera situé à environ 20 kilomètres des côtes de Belle-Île-en-Mer. Il fournira une production d'électricité capable de satisfaire la consommation annuelle de 450 000 habitants. Le coût proposé par le consortium pour chaque mégawattheure (MWh) d'énergie produite s'élève à 86,45 €, ce qui constitue une offre sérieuse et compétitive.
Un engagement envers les PME et l'innovation
Outre son aspect technique et financier, l'offre du consortium s'accompagne d'un engagement social et économique. En effet, Pennavel s'est engagé à allouer une part minimale de 10 % des études, de la fabrication des composants et des travaux à terre et en mer, à des PME locales. Cet engagement vise à stimuler l'économie locale et à favoriser le développement de compétences spécialisées dans le domaine des énergies renouvelables.
Le projet s'inscrit dans une démarche d'innovation technologique notable. Les éoliennes reposent sur des flotteurs ancrés par des câbles au fond marin, une technologie coûteuse mais nécessaire pour atteindre des profondeurs plus importantes, que les fondations traditionnelles ne permettaient pas d'exploiter.
Comparaison internationale des parcs éoliens flottants
La France s'inscrit dans la lignée de pays pionniers dans le domaine des parcs éoliens flottants. Le parc Hywind Tampen en Norvège, inauguré en août 2023, est un exemple marquant avec ses 11 turbines totalisant une capacité de 95 MW. De même, le parc de Viana do Castelo, au Portugal, mis en service en 2020, compte 3 éoliennes pour une production de 25 MW.
À noter que les initiatives françaises en matière d'éolien flottant ne sont pas entièrement nouvelles. Trois fermes pilotes, situées en Méditerranée aux Barcarès, à Port-La-Nouvelle et à Fos-sur-Mer, sont en cours de réalisation avec une capacité totale de 85 MW, pour une mise en service prévue d'ici 2025. Toutefois, des défis subsistent, comme en témoigne l'abandon, en 2022, par Shell d'un autre projet pilote au large de Groix (Morbihan) en raison de difficultés économiques et logistiques.
Perspectives pour l'éolien flottant en France
Au-delà de ce projet, la France continue de s'engager activement dans le développement de l'éolien flottant. Début mai, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a annoncé de nouveaux appels d'offre pour deux parcs commerciaux supplémentaires de 250 MW chacun. Ces parcs seraient situés au large de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, et d'Agde, dans l'Hérault, avec une date limite de soumission fixée au 14 août et une attribution attendue en fin d'année 2024.
Cette démarche montre une volonté claire de la France de diversifier son bouquet énergétique et de réduire sa dépendance aux énergies fossiles. Elle s'inscrit également dans une dynamique européenne d'accélération de la transition énergétique vers des sources plus durables.
Un avenir prometteur pour les énergies renouvelables
Les initiatives prises par la France laissent entrevoir un potentiel colossal pour les énergies renouvelables marines. L'individualisation de projets de cette envergure démontre que les technologies, même coûteuses, peuvent devenir viables et bénéficier d'une intégration réussie dans le mix énergétique national.
Alors que l'échéance de 2031 pour la mise en service du parc au large de Belle-Île-en-Mer approche, l'ambition française dans l'éolien flottant pourrait bien redéfinir les contours de la transition énergétique. Quelle sera la prochaine étape pour l'éolien offshore en France ?
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