Festival Art Rock 2024 - Olivia Ruiz - Grande Scène- Saint-Brieuc, le 17 mai 2024

Publié le 18 mai 2024 par Concerts-Review

Festival Art Rock 2024 - Olivia Ruiz - Grande Scène- Saint-Brieuc, le 17 mai 2024

michel

Saint-Brieuc,le 17 mai,il ne pleut pas: ouverture de la 41e édition du festival Art Rock!

L'accès aux deux scènes principales est disponible une heure avant le coup d'envoi.

L'idée s'avère judicieuse et a évité les inévitables bouchons.

Grande scène, place Poulain-Corbion, 18:30', Olivia Ruiz ouvre les hostilités, un jour après avoir allumé le chaudron de la flamme olympique à Carcassonne.

Celle que tu avais eu l'occasion de voir à l'Ancienne Belgique ( Bruxelles) en 2017, avait temporairement abandonné la chanson pour se consacrer à l'écriture ( deux romans).

2024 voit la sortie d'un sixième album ( La Réplique) suivie par une tournée qui a débuté en avril par les salles hexagonales, avant de rendre visite aux grands festivals, en commençant par Le Printemps de Bourges.

Tu ne peux pas la rater, elle passe forcément près de chez toi, sauf si tu niches en Mongolie.

Cinq musiciens de noir vêtus, arborant une petite jupette, dessinée par JP Gautier ou Thierry Mugler (on se renseigne), précèdent l'arrivée en piste de l'étoile, sans doute, Vincent David (guitare), Franck Marty (multi-instrumentiste: guitare, autoharpe, scie musicale, violon Neolin, mandoline, cymbalum....), David Hadjadj (claviers), Mathieu Denis (basse, synthé ) et un nouveau batteur, Loïc.

Ils viennent se placer au garde à vous au devant de scène avant l'arrivée d'Olivia, affublée d'une cape bleue, munie d'un capuchon, à la façon d'une boxeuse pénétrant sur le ring.

Insondable, elle déambule négligemment avant d'entamer son tour de chant avec ' La pachamama ( la terre-mère)', un extrait du dernier album.

Le son est plus épais que le drap fin qui recouvre ton corps, endormi, en été, les sonorités latino se marient au fond électro hyper dansant, d'ailleurs, après avoir ôté la capuche, la souple et féline jeune maman virevolte avec grâce sur l'immense podium.

Pour la suivante Franck a saisi un archet qui vient caresser une scie ( non, pas une tronçonneuse) et c'est l'ancien 'La femme chocolat' de 2005 qui est lâché.

Saint- Brieuc a reconnu le tube et chantonne le refrain.

Olivia pense aux très nombreux photographes et prend la pose.

Avec ' A toi' on revient vers le matériau récent, aux consonances hispaniques, ce coup-ci, c'est une mandoline que Franck a déniché chez le brocanteur.

'Des crêpes aux champignons', si tu y touches, tu crèves!

La criminelle, mi-sensuelle, mi-athlétique , se trémousse tandis que les musiciens entament un choeur grégorien altier, avant d'entendre les effets de guitares stridents proposés par Vincent David.

L'autre David a saisi un maillet avec lequel il frappe rudement un tambour, égaré par la fanfare locale, pour amorcer 'Des corps' ... des corps en mouvement, des corps outragés, des corps bafoués... tous les corps s'expriment.

Après un laïus à propos de la maternité, elle attaque ' Le sel' , un titre, bilingue français/espagnol, intime et émouvant à la fois.

Franck, le touche- à - tout, s'empare d'un zither pour la scie ' Elle panique' .

La séquence maniement des foules s'avère opportune, Saint-Brieuc reprend le refrain.

Sérieuse amorce rock, à l'assaut des moulins à vent, pour 'Quijote' , un morceau datant de 2005, et puis le retour au calme avec le flemmard et sympa ' J'traine des pieds' .

Présentation des musiciens et outro impétueuse, la place palpite, pas d'assagissement en vue avec la dernière du set ' La réplique', un techno dance track, bourré de gimmicks dignes de Fad Gadget.

Olivia Ruiz, bien soutenue par une fine équipe, a donné en ce début de soirée, un concert maîtrisé, pro jusqu'au bout des ongles.

Il manquait peut-être une once d'émotions et d'effets de surprise.