The Bloyet Brothers - La Morue en fête , place Le Pommelec, Binic, le 11 mai 2024

The Bloyet Brothers - La Morue en fête , place Le Pommelec, Binic, le 11 mai 2024

NoPo

THE BLOYET BROTHERS - FETE de la MORUE à BINIC le 11/05/2024

Originaires de St Perreux, un petit village bordé par les marais de l'Oust, le bayou breton de Redon, Vincent [Guitare/Chant], Sylvain [Clavier/Basse/Chœurs] et Quentin [Batterie / Chœurs] n'ont pas cherché bien loin pour se baptiser les BLOYET BROTHERS.
Les marais boueux et le blues font bon ménage sans faire marrer vu les thèmes cafardeux du style.
Les guitares, teigneuses, traversent ici des lieux humidifiés par un orgue Philicorda de 1966 (il parait!).
Ce blues sonne heavy sur les traces des Kings of Leon avec la voix de Vincent au timbre Caleb Followill, les Black Keys, Royal Blood ou Band of Skulls, bref, ça déménage (breton)!

3 biens fringués apparaissent sur scène :
l'ainé, grand barbu et poilu à souhait (atchoum! même à vos souhaits!) à la batterie, le frêle et longiligne cadet à l'orgue (pantalon stretch arrêté aux mollets de coq) et l'homme aux hargneuses bacchantes au milieu, à la gratte et au chant.
ça bastonne sec, on en prend plein les yeux et les oreilles, collé à la balustrade, impossible d'obtenir un son écoutable sur mon Smartphone avide de live... et donc à vide tout court cette fois...

Vincent assure le spectacle, lançant de gros riffs avec ou sans moulinets, ne ménageant pas ses cordes vocales par de grands cris.
Il parcourt la scène dans tous les sens et harangue les spectateurs, jeunes, nombreux et bien excités à l'avant où un surf commence à sec.
Les solos, nombreux, à la 6 cordes ou à l'orgue furieux (Hammond ou Philicorda, c'est écrit Fury!), les 2 frangins, complices, se rendant coup pour coup et allongeant la sauce bien assaisonnée à l'envi.
Sylvain, s'écroule sur son clavier, délivrant des rasades sonores de ouf, ce qui ne l'empêche pas de chanter et très bien le bougre!.
Quentin, le métronome, droit comme un 'I' dodeline de la tête, nerveusement tel un coq, quand il n'assure pas des chœurs à vif, le tout clope au bec.

Le répertoire intègre plusieurs morceaux à sortir sur le prochain album (le précédent a déjà 5 ans!) : Catch me if you can, Guns & Roses, Sweet land , Honor.
Pas de setlist en vue, on improvise sans papier à musique (*).

Démarrage avec 'Family affair' et non 'Family jewels' puis le désormais classique 'Devil's band' où les chœurs répondent tels des anges en goguette.

Suivent 'Catch me if you can' et 'Healed & saved'. Ce dernier donne l'occasion de sortir le bottleneck qui tire les notes comme des vieilles cordes rouillées. Un instant de recueillement permet la bénédiction des frères mais les hostilités reprennent très vite.

'Sweet land' démarre dans un riff affriolant puis s'installe sur un tempo lourd. Un morceau pour l'acceptation des autres. La voix de Vincent, légèrement voilée et surtout puissante, couvre idéalement l'orchestration virulente.
L'orgue déclenche ses éclairs ondoyants avant de partir en solo. Le morceau n'oublie pas un ralentissement sombre et mélancolique avant de repartir sur un son de tambour tribal (normal pour une tribu et ça donne soif!).

Vincent aime secouer l'auditoire et venir prendre la température à son contact, le voilà dans les cordes ou plutôt les balustrades, partageant son excitation avec la foule.
Quentin, au fond, joue très relâché, avec un groove de tous les instants, ce qui ne l'empêche pas de se lever d'un coup pour échauffer les spectateurs.

'Don't mess with me' donne l'occasion au front man de s'adresser .... au public : 'Me cherche pas!'. Ce titre, extrait du second disque 'Family jewels' de 2019, devient un classique transcendé en live.
Une conséquence, un escadron se met à pogoter au point que l'un d'entre eux finit à mes pieds. Bon prince, son adversaire lui tend la main pour le relever, il tient encore debout et retourne aussitôt au mastic.
Le riff, simple, tranche dans le gras pendant que la rythmique rebondit sans faire de diète.
Morceau idéal pour lâcher l'orgue en liberté et la guitare jalouse, se fait remarquer.
Prétexte aussi à une fausse fin qui permet de prolonger le morceau dans des reprises explosives. On pourrait croire que le hurleur va perdre sa voix mais ça tient même si c'est à un fil!

'Rainy day' pas pour ce soir... enfin si mais non... enfin on s' comprend!
Les cymbales sonnent, Charley souvent ouverte, la guitare gribouille des zébrures, la composition alternant stop and go dans sa première partie.
Il y a aussi du Led Zep dans tout ça, non? Un ralentissement laisse le champ libre à un très beau solo de guitare copieusement arrosé d'orgue et de chœurs gonflés.

Rappel avec l'ancêtre 'Fat lips' (sur 'Smile' en 2015) (Robert Plant chanteur chez Led Zep a fait 'Fat lip' en solo) développe un son chaloupé à l'orgue d'abord puis saccadé avec un passage frappé sur le bord du cercle.
Un 'baby you don't care', en clin d'œil, balance et fait bouillonner la marmite, on sentirait presque du live in Japan.
Le solo de gratte s'emporte et la mèche de cheveu suit le rythme, puis laisse poliment le passage au clavier volcanique. Final à nouveau tellurique jusqu'au fond du tonneau!

Les BB font résonner leur heavy blues tempétueux durant une bonne heure et quart, jusqu'à passé minuit, nous laissant une chance d'apercevoir des aurores boréales (non ce n'est pas le transfert de M'Bappé au Réal).
On ressent encore des vibrations dans tout notre corps, un truc addictif qui nous fait y revenir encore et encore... c'est pour ça qu'on est là bordel!
Ils viennent mettre le feu le 3 Août à Paimpol in rock 2024, chez la famille quoi! (*) SETLIST arrivée en différé : 1-Family affair 2-Devil's band 3-Catch me if you can 4-Healed & saved 5-Guns & Roses 6-Sweet land 7-Don't mess with me 8-Rainy day 9-Honor Rappel : 10-Fat lips