Quelle magique opération se produit dans le cerveau lorsque nous lisons ? Avant de chercher à " s'augmenter ", l'homme a-t-il bien conscience qu'au moment où sa fibre optique renvoie ces signes linguistiques à l'une des zones de son cerveau afin qu'il les décrypte, il s'augmente ?
L'auteur, psychiatre et spécialiste des neurosciences mène une enquête approfondie sur la relation entre la lecture et les différents compartiments du cerveau. " Un livre, de plomb ou de papier, c'est déjà une annexe de notre cerveau, une prothèse cérébrale, un hors-de-soi que nous acceptons de partager et qui en retour nous transforme. " Et, chemin faisant, il interroge la potentialité d'harmonie en l'homme, cet état de perfection que Vinci a si bien montrée dans le cercle de l'homme de Vitruve.
Mais comment évaluer " un homo sapiens connecté " " avoir le souffle et le neurone courts quand il s'agit de penser, le cœur gros de ressentiment quand il observe ses congénères et les doigts chargés de fiel et d'acide quand il tapote sur son clavier " ? Il ne faut pas perdre de vue qu'entre lui et le livre, il y a toujours eu une sorte " d'hybridisme " et de risque de toxicité dans le sens où la lecture peut le déranger et le promener dans sa part la plus sombre et aller jusqu'à le pétrifier comme le font les écrans. La menace n'est jamais loin et ces écrans funestes semblent " Ne pas le voir jouer mais jouer avec lui ".
se nourrir, s'innerver de lecture pour avoir " Science sans conscience n'est que ruine de l'âme " ... L'auteur pose à sa façon la vieille question de Rabelais : " Pourquoi un monde moderne si de pareils poisons s'inventent " ? La vraie solution est une fois de plus inspirée par son contemporain Montaigne qui affirmait qu'il fallait " une tête bien faite " et ainsi relever le défi des technologies et de l'augmentation : " Lire, affuté et d'aplomb pour grandir, s'armer et chevaucher vers bien d'autres hybridations. "