Le parc olympique risque
de devenir un désert de béton
La croissance économique fulgurante de
Pékin entraîne des problèmes de gouvernance et de planification urbaine
assez spectaculaires, et l'incapacité chronique des élites locales de
bien intégrer les installations olympiques est plutôt révélatrice.
Le
13 juillet 2001, Pékin devenait la ville hôte des Jeux de la XXIXe
olympiade et se voyait dans l'obligation de construire et de rénover
plus de 35 installations sportives en sept ans, ainsi que de moderniser
ses infrastructures urbaines de manière à répondre aux exigences du
Comité international olympique et de parfaire son image de métropole
internationale.
Ce projet olympique se chiffre à près de 40 milliards
de dollars, du jamais vu depuis la première édition d'Athènes en 1896,
surtout du fait que ce budget est trois fois plus élevé que celui de la
dernière olympiade de 2004 et se révèle plus important que l'ensemble
des investissements alloués pour toutes les éditions des Jeux d'été
organisées depuis 1984.
Sait-on aujourd'hui ce que vont devenir ces installations après la
grande fête des Jeux ? Sauront-elles se fondre dans l'organisation
urbaine de la capitale chinoise et profiteront-elles à l'ensemble de la
population ou seulement à une élite ? Pékin imitera-t-elle Montréal
dans sa gestion postolympique catastrophique ou connaîtra-t-elle plutôt
les succès de Barcelone et de Sydney ?
Sylvain
Lefebvre Romain Roult-Directeur et administrateur principal du Groupe
de recherche sur les espaces festifs (GREF)-Département de géographie,
Université du Québec à Montréal (UQAM)-Le Monde-22/08/08-Lire la suite...