Voir les paysages défiler
s’interroger sur le sens des choses
Se projeter dans le futur
Plonger dans ses souvenirs
Contempler le temps présent
Les secondes qui coulent
Tel un robinet qui fuit
Il pleut de grosses gouttes de pluie
Je m’ennuie
Au cœur de la nuit
Je prie
Tant que tu l’as entre les mains
Ce petit rien
Garde-le
Chéris-le
Enchaîne-le
Le nuage gris n’a que peu d’emprise sur le sillon, je m’en veux de lui tenir grief, la punition sera libératrice et frustrante, je me plierai aux ordres du grand mentor, la dictature est un souffle réconfortant, le chemin se renforce et les digressions s’effacent, on chante tous ensemble, le soir on se couche, le matin on se lève, le jour on travaille, il n’y a plus de doutes, plus de divergences, tout le monde se moule dans les rituels programmés, laissant libre cours aux joies naturelles et conformistes.
La grande imposture, les riches deviendront plus riches, les pauvres se vautreront dans leur misère, l’ascenseur social sera une vaste blague.
Derrière chaque grand artiste, il y a un compte en banque.
Derrière chaque arbre, il y a un aéroport en puissance.
Casse et démolis les arpents verts et rayonnants
Pour que tes innommables avions transporteurs de masses
Puissent prendre leur envol
C’est du vol
C’est un viol
Tu rigoles
Satané investisseur
Pour le bien de l’humanité
Les actionnaires se tordent de rire
Sabrent le champagne
La jet-set s’amuse
Expose ses frasques et son luxe
Jeunesse et beauté
Riment avec
Scalpel et fond de teint
Derrière les masques
Les zombies dévorent
Tout ce qui bouge
Une armée de zélés délateurs
comptent leurs likes
Heureux de la déchéance
de leurs petits camarades
Plus il y en a à terre
Plus il y aura de part du gâteau
La nausée et le vomi
Deux plats qui se mangent froids
Je bois pour oublier
La terrible pression du groupe
Qui suis-je pour résister
Qui suis-je pour exister