La flamme arrive aujourd'hui à Perpignan après un passage en Corse. A quelques semaines du début de rush olympique qui démarrera le 26 juillet, je voulais revenir sur les valeurs historiques des JO : excellence, amitié, respect, fair-play, solidarité et dépassement de soi. Derrière la polémique sur l'impact environnemental et social de l'évènement, je vous propose une version décroissante des JO mettant à l'honneur les initiatives d'évènementiel sportif responsable.
Des efforts des fédérations sportives pour plus de durabilité
Voici un panorama de quelques bonnes pratiques identifiées dans les réseaux sportifs et fédérations de pratiquants. Car ne l'oublions pas, le JO sont fédérateurs (relire mon billet sur l'esprit sportif et management d'équipe " comme des phénix " sur les JO de 2021) et tous les regards sont sur Paris. Notre ami François Perroy nous avait faire une belle chronique sur l'innovation des JO.
Rappel des engagements de Paris 2024
Derrière les différents chantiers et ambitions prises, l'économie circulaire est la 1 ère ambition avec stratégie d'achat responsable, démarche " empreinte matière ", ...
Est souligné l'élaboration d'indicateurs de résultats et d'indicateurs d'impact pour chacun des objectifs de la stratégie Héritage et Durabilité dans le prolongement des recommandations de l'OCDE. Perso j'ai hâte de voir ça.
La charte pour un sportif responsable
Proposée par " les climato sportifs " et reposant sur la promotion de l'écologie dans le monde du sport autour d'engagements forts comme :
- Me déplacer dans un esprit de sobriété
- Adopter des régimes alimentaires éco-responsables
- Choisir des sponsors responsables
- Acheter des équipement, durables, seulement si nécessaire et à mutualiser nos équipements
- Communiquer et sensibiliser de façon responsable
- Être vigilant quant à l'évolution que prennent nos sports
- Rendre mon sport accessible à tous.
Autre charte d'engagement : celle de la CAT (confédération des acteurs du tourisme) avec ADN tourisme pour réussir l'accueil et l'héritage des JOP2024 autour des principes de : consolider l'effet d'attractivité, consacrer le tourisme sportif comme levier de croissance, améliorer l'expérience client pour un accueil et un service de qualité et pour un tourisme inclusif, durable et responsable.
Décarboner les stades
Ce rapport intermédiaire du Shift Project, qui s'inscrit dans la continuité du PTEF (plan de transformation de l'économie française que notre Guillaume avait présenté dans un précédent billet) avec comme chantier principal, les gros évents dans les stades.
Le rapport rappelle, que le secteur sportif est confronté à trois types de risques :
- Un risque physique résultant des impacts du changement climatique, qui menace la pratique des activités sportives (relire le rapport de WWF " dérèglement climatique : le monde du sport à +2°C et +4°C ") ;
- Un risque d'approvisionnement lié à l'épuisement des ressources naturelles, notamment du pétrole et du gaz, essentiels au fonctionnement des infrastructures sportives et des événements.
- Un risque de transition, si le secteur ne s'engage pas activement dans sa propre transition écologique et continue à dépendre de secteurs vulnérables, ce qui pourrait entraîner des changements forcés imposés par ces derniers (lire : " le sport au service de l'action climatique " par United Nations for Climate Change)
Quelques chiffres de l'étude :
- 65% des GES sont liés aux transports des spectateurs (dont 90% en voiture individuelle) ;
- 15% pour les repas et boissons ;
- Selon la taille du stade, comptez entre 320 et 65 tonnes CO2 équivalent par match ;
- Conso énergétique des activités sportives : presque 12TWh (2019) soit 1% de la conso directe en France mais pensant 2.6% du PIB
- Mix énergétique : 73% des salles de sport (et gymnases) chauffées par énergies fossiles et 63% pour les piscines.
Après les stades, le think tank souhaite se pencher sur d'autres chantiers :
- Lieux de pratiques indoor ;
- Associer les lieux de pratique pour accélérer la sensibilisation (ex : étude des sports d'hiver) ;
- Problématique du " sport tourisme " : montagne, surf, randonnée ;
- Évoquer les gros événements ponctuels très médiatiques et/ou la pratique quotidienne avec des millions de personnes dans des infrastructures au jour le jour ;
- Équipements du sportif (matériel) ;
- Le sport de masse.
Autres ressources
- Sport et écologue, mode d'emploi, Idées Pratiques par Info Durable : mise en avant de l'éco trail, de courses à taille humaine, pratiques minimalistes et antimatérialistes des sportifs. J'ai découvert le " backyard ", sorte de course d'orientation / relai.
Quoi faire ? Quelques idées
Utilisation de matériaux recyclés et réutilisés pour construire les infrastructures olympiques- Opportunité : réduction significative de la consommation de ressources naturelles, promotion de l'économie circulaire.
- Freins : nécessité de repenser les normes de construction et de surmonter les obstacles réglementaires.
- Exemple : construction de stades temporaires en utilisant des matériaux recyclés tels que des conteneurs maritimes.
- Opportunité : réduction significative de l'empreinte carbone liée à l'alimentation, promotion du bien-être animal.
- Freins : besoin de sensibiliser et de convaincre les parties prenantes de l'importance de cette transition.
- Exemple : proposer exclusivement des options végétales dans les menus des restaurants olympiques.
- Opportunité : réduction radicale des émissions de CO2 et de la pollution atmosphérique.
- Freins : dépendance actuelle aux modes de transport individuels et résistance au changement.
- Exemple : interdiction totale des véhicules à moteur dans les zones olympiques, encourageant le covoiturage, le vélo et la marche.
- Opportunité : réduction significative de la consommation d'énergie et des déchets produits.
- Freins : pression pour des événements spectaculaires et grandioses, perception de réduction de valeur.
- Exemple : organisation d'épreuves de sports alternatifs et innovants dans des environnements naturels préservés, sans infrastructure lourde.
- Opportunité : promotion de la décroissance individuelle et collective, éducation à la simplicité volontaire.
- Freins : culture de la consommation et de la compétition exacerbée, résistance à remettre en question les modes de vie traditionnels.
- Exemple : organisation de séminaires et d'ateliers sur la sobriété volontaire et le minimalisme pendant les JO, inspirés par les principes du mouvement " slow life ".
Pour des JO décroissants
J'ai testé la fresque de la reconnaissance écologique et des nouveaux récits et je me suis prêtée au jeu d'e proposer d'inventer des nouveaux imaginaires autour des JO de Berlin de 2036 :