Vendredi soir, Céline Dion a fait ce qu’elle sait faire de mieux (et ce n’est surtout pas recevoir des doctorats), elle a chanté. Eh oui, j’étais sur les Plaines d’Abraham pour célébrer les 400 ans de Québec avec l’enfant prodige qui n’avait foulé aucune scène de la ville depuis près de 10 ans. Je l’avais souligné dans le billet précédent, Céline Dion c’est pas mon truc pour mille raisons, toutefois ce soir ce n’était pas vraiment important.
Première surprise lors de l’arrivée tardive sur le site (moins d’une heure avant le début du spectacle alors que des fanatiques avaient dormi sur les lieux la veille), il y a beaucoup de place, pas mal de place même. La section pour les sans billets comme nous, située à l’extrémité de l’ovale utilisé habituellement par les patineurs, n’est occupée que partiellement, comme si les gens qui n’avaient pas pu se procurer de billets au préalable, n’avaient pas pris la chance de se présenter. Oui, on était très, très loin de la scène qui avoisinait presque un autre fuseau horaire, sauf qu’on s’attendait à ça et un bel écran géant tout près de nous faisait très bien l’affaire. En se faufilant on pouvait aisément se rapprocher plus près de l’action, mais pas encore assez près pour qu’on puisse voir autre chose que de minuscules points noirs sur la scène. L’écran restait la meilleure stratégie.
Je dois être honnête, on a eu droit à un bon show, extrêmement pro. De 20h45 à 23h30 environ, Céline a chanté seule ou avec ses invités, et les a laissé interpréter quelques pièces en solo. Quiconque a déjà écouté (par choix ou non!) Rock Détente connaît tous les hits qui se sont succédés. On a entonné Sous le vent avec Céline et Garou (ben oui…), tapé du pied pendant Mes Aïeux, fredonné Femme de rêve pour accompagner Claude Dubois et chanté à tue-tête L’arbre est dans ses feuilles avec Zachary (et Céline, bien sûr!). Plus d’une vingtaine de musiciens avec un impressionnant ensemble de cordes, quatre choristes (incluant les jumelles Villeneuve), un imposant dispositif scénique (éclairages époustouflants, immense escalier central), rien n’avait été épargné pour en mettre plein la vue et pour essayer de surpasser « l’effet McCartney ».
Malgré les bons moments, il y a quand même eu des épisodes plus faibles. Le summum? La présence d’Eric Lapointe. Personnement je ne trouve pas très winner l’idée de le faire monter sur scène qu’à 22h30, quelqu’un aurait dû penser qu’à cette heure-là il ne resterait plus beaucoup de “à jeun” en lui. Pathétique! Autour de nous les gens ont pris le parti d’en rire tellement il était une caricature de lui-même. En plus, il a fallu qu’on le fasse chanter en duo l’une des très belles chanson du répertoire de Céline, L’amour existe encore. Épouvantable!
D’autres moments ont réussi haut la main à sauver la mise. Mes préférés : Céline lorsqu’elle interprète du Jean-Jacques Goldman (définitivement ses pièces qui me plaisent le plus et qu’elle s’approprie avec une sobriété qui lui fait honneur). Le passage de Zachary Richard (on dirait que je ne me souvenais plus que je l’aimais à ce point-là). Les applaudissements nourris à l’arrivée de Jean-Pierre Ferland (pas de surprise de ce côté mais on était tous tellement content de le revoir!). Et le top du top (je dois dire que les boules dans la gorge et la graisse de bines dans les yeux étaient de mise), le quasi-recueillement suivi du délire collectif lors de l’interprétation de Un peu plus haut, un peu plus loin. D’abord en duo par Jean-Pierre Ferland et Céline, qui s’est poursuivi par un solo d’une Ginette Reno hyper en voix, pour finalement se conclure par un crescendo des deux chanteuses. L’intensité était palpable, Céline Dion a même éclatée en sanglots dès la dernière note poussée. J’avoue que cette performance était à couper le souffle et a terminée la soirée sur une excellente note (sans faire de jeu de mots!)
Les photos du Soleil et de La Presse remplacent celles que je n’ai pas pu prendre!