Par exemple, lorsqu'on achète un poulet qui a été élevé et abattu ailleurs dans le monde, nous utilisons notre argent pour payer une entreprise à l'étranger ainsi qu'un transporteur international émetteur de gaz à effet de serre (GES) et de nombreux intermédiaires. Au final, une infime partie de cet argent dépensé reviendra dans l'économie locale. À l'inverse, si je décide d'acheter un poulet produit localement, la majeure partie de ma dépense ira dans notre économie et contribuera à maintenir ou à créer des emplois dans la région, tout en minimisant les émissions de GES.
Si chaque consommateur québécois remplaçait 12 dollars par semaine de ses achats de produits étrangers par des aliments du Québec, cela permettrait d'injecter un milliard de dollars supplémentaires par année dans l'économie du Québec. Si minime soit-il, ce montant de 12 dollars augmenterait la part d'achat auprès des fournisseurs locaux de 51 % à 56 %.
Les dépenses des uns sont les revenus des autres
Acheter des aliments locaux a un effet multiplicateur sur l'économie régionale, car cette dépense génère des revenus qui stimulent l'achat d'autres produits et services locaux, formant ainsi une boucle qui fait rouler l'économie locale.
Plus les producteurs locaux perçoivent des revenus, plus grands sont les montants qu'ils versent à leurs fournisseurs et partenaires locaux. L'achat local a ainsi un impact positif sur les achats d'équipements et de services auprès d'entreprises locales et sur l'embauche de personnes du milieu, lesquelles feront à leur tour faire des dépenses dans l'économie locale.
Des études montrent qu'un dollar dépensé chez un producteur local génère une dépense supplémentaire de 2 $ à 2,50 $ dans le circuit économique régional. Voyons comment. Comme nous venons de le souligner, acheter 100 $ d'aliments locaux entraîne un revenu de 100 $ pour les producteurs locaux. Sachant que cette dépense et ce revenu sont taxés et imposés à hauteur de 40 %, les 60 $ restant sont réinjectés dans le circuit local, ce qui entraine une deuxième vague de production locale et un nouveau revenu de 60 $, qui entraînent à leur tour une autre dépense auprès de fournisseurs locaux, et ainsi de suite. Au final, les 100 $ initialement dépensés pourraient donc générer jusqu'à 250 $ de nouvelles dépenses dans l'économie locale. On parlerait alors d'un effet multiplicateur de 2,5 dans l'économie locale.
Notons enfin que les prélèvements de taxes et d'impôts à chaque étape du circuit procurent aux gouvernements et aux municipalités des revenus qui seront à leur tour réinjectés dans les services publics, tels les loisirs, l'éducation ou la santé.
Est-ce plus cher ?
Même si une proportion de 75 % des consommateurs sont prêts à payer un supplément pour des aliments locaux, des études montrent que ceux-ci ne coûtent vraiment pas plus chers. Des chercheurs de l'Université de Dalhousie, qui ont comparé les prix de 134 produits locaux avec les prix de 431 produits importés, ont montré que le prix des produits locaux était en général identique ou moins cher que les produits étrangers dans 70 % des aliments étudiés.
Par ailleurs, quand on compare les prix, on doit aussi tenir compte de la qualité des produits et des conditions de travail des personnes impliquées dans leur production. Lorsqu'on importe des aliments " pas chers " d'un pays qui astreint de très jeunes enfants à travailler de longues heures chaque jour dans des conditions de travail et des salaires misérables, nous sommes complices d'un commerce inéquitable, et donc de bas prix injustes. Au contraire, l'achat d'aliments locaux est une forme d'assurance, car les lois du travail d'ici, quand elles sont respectées, garantissent des conditions d'emplois et des salaires qui répondent à des normes minimales.
Les retombées économiques des achats d'aliments locaux sont donc réelles et nombreuses, de même que les retombées sur l'environnement, puisque l'achat local épargne la planète de millions de tonnes de gaz à effet de serre que génère le transport international.
Crédit photo : Dominic BérubéSuggestion littéraire
Appelle-moi si tu meurs
je réponds toujours aux morts
ou bien c'est moi qui leur téléphone
on se parlera tu verras
l'Éternité sait rejoindre ses intimes
elle marche à nos côtés.
France Bonneau a publié trois recueils de poésie : AU BOUT DE L'EXIL, éditions Teichtner (2008) ; LA PORTE GRANDE OUVERTE, éditions Cornac (2016) ; POÈMES ENTRELACÉS, Éditions TNT (2020) et un conte écologique pour enfants , LE SECRET DE VINCENT, éditions Vivat (2019), ainsi que plus de 90 poèmes et textes en prose dans plusieurs revues littéraires du Québec.
Elle a écrit et livré quatre spectacles de poésie avec des musiciens : HAUTES MARÉES, FRAGMENTS DE VIE, REJOINDRE L'AMÉRIQUE, AU BOUT DE L'EXIL. Ces spectacles furent présentés dans plusieurs lieux culturels à Montréal et en région. France participe régulièrement à des activités culturelles et à des lectures publiques.
De 2011 à 2016, six de ses textes à caractère théâtral furent interprétés par des comédiens du Théâtre Parenthèse de Montréal.
En 2017, elle a reçu deux prix de Paroles de poètes, une association de la francophonie, pour un texte traitant de la culture innu. La même année, elle a gagné le prix Paulette-Chevrier de la Fédération québécoise du loisir littéraire.
France est membre de l'UNEQ, de la FQLL, de la Société littéraire de Laval, de la SSJB, du groupe CARQUOIS et du groupe FEMMES DE PAROLE.
En tant que parolière et membre de la SOCAN, elle a 15 chansons éditées.