J’ai été surprise de découvrir qu’elles ne se « limitent » pas à des tableaux de Claude Monet même si bien entendu il y en a plusieurs, et qu’ils sont d’importance considérable. C’est par eux que je terminerai ce billet car je voudrais auparavant attirer l’attention sur des aspects moins connus : la collection des épées, le mobilier, la salle des enluminures, la collection Berthe Moriset.
Mais avant tout je relaterai l’expérience que j’ai faite de l’application Myse-My Selection. C’est une solution digitale permettant aux visiteurs de musées de créer leur catalogue personnalisé. Plutôt que de stocker dans son téléphone les images capturées lors des visites, Myse permet de les imprimer sur place, instantanément, en haute définition dans un livret unique, et accompagnées des informations authentiques des spécialistes, dans la langue de son choix. Myse est une technologie française déployée en partenariat avec chacun des musées où elle est proposée. Vous trouverez toutes les informations sur le site de l’application.Je ne tairai pas les inconvénients et les limites du système mais je reconnais très sincèrement son intérêt. Il est ridicule de visiter une exposition, le téléphone à bout de bras pour capturer le plus d’images possible qui seront (ou pas) partagées par la suite avec l’entourage ou stockées à jamais sans qu’on se souvienne de quel tableau il s’agissait. Je vois tous les jours des personnes qui mitraillent sans cadrer correctement, en bloquant la vue sur les oeuvres aux visiteurs qui veulent voir l’œuvre de près. Sans parler des flashs qui pourraient me mettre hors de moi. My Selection apporte une solution concrète pour se libérer l’esprit de cela.
Chers visiteurs, L’œuvre Impression, soleil levant de Claude Monet est prêtée exceptionnellement au Musée d’Orsay, du 26 mars au 14 juillet 2024, et ensuite à la National Gallery de Washington du 8 septembre 2024 au 19 janvier 2025. Nous vous remercions de votre compréhension.Mon seul bémol concerne la gymnastique de jonglage entre l’interface de l’application et la fonction appareil photo de mon appareil pour capturer les images de l’exposition temporaire (ou des objets et tableaux ayant échappé à Myse) car à Marmottant la séparation entre exposition temporaire et fond permanent n’est pas très nette, sans doute pour une question d’espace, sans parler de mon carnet de notes où j’écris l’essentiel pour écrire ensuite mes articles.
Une autre restriction tiendrait à la méconnaissance de son code d’accès, nécessaire au téléchargement de l’application, et à une insuffisance de suffisamment de batterie sur son téléphone, Mais il existe des prises de courant pour remédier à ce dernier souci, à condition d’avoir avec soi son cordon de chargement.Les concepteurs peuvent exploiter quelques pistes d'amélioration à partir de mon expérience. Mes remarques ne sont pas des critiques mais des suggestions bienveillantes car, encore une fois, j’ai vraiment apprécié le résultat final … qui pourrait gagner un peu en lisibilité car les mots blancs sur fond jaune (dont j’ai bien compris qu’ils respectaient le code visuel de Marmottant) gagneraient à ressortir davantage. On pourrait aussi ajoute la légende (juste le titre et le nom du peintre) de l’illustration de couverture.Et c'est une bonne idée d'inclure systématiquement l'histoire de ce musée, installé dans le château de La Muette, situé dans le hameau de Passy, que Jules Marmottan acheta en juin 1882. Administrateur de plusieurs compagnies françaises d’énergie et de transport, il est aussi un amateur d’art et réunit une quarantaine de peintures de primitifs italiens, flamands et allemands, au premier rang desquelles une rare Descente de Croix de Hans Muelich. Les statuettes de Malines en bois polychromes et les tapisseries des vies de sainte Suzanne et d’Alexandre illustrent également cette préférence pour l’art de la haute époque et de la Renaissance.
Décédé en 1883 à cinquante-trois ans, Jules Marmottan transmet à son fils unique, Paul, une fortune considérable, ses biens immobiliers et ses collections. Paul demande alors sa mise en disponibilité et renonce à sa carrière de haut fonctionnaire. Après un divorce et un veuvage, il mènera une existence solitaire consacrée à l’étude de l’histoire et de l’art. Auteur prolifique et respecté, il s’impose comme un spécialiste du Consulat et de l’Empire dont il contribue à réhabiliter l’art encore mal connu. Il constituera sa propre collection qu'il réunit dans le pavillon qu’il réaménage dans le plus pur goût Empire.
Paul Marmottan considère ce fastueux hôtel particulier, ses salons Empire et sa galerie de peinture ancienne comme l’une de ses réalisations majeures. Il lèguera sa demeure à une institution culturelle afin de la préserver et de l’ouvrir au public. Voilà pourquoi l’Académie des beaux-arts hérita du bâtiment et de ses collections à son décès, le 15 mars 1932. Le musée ouvrira deux ans plus tard.
Bientôt l’aura de l’Académie des beaux-arts suscite de nouveaux dons et legs. Le musée enrichit ses collections avec plusieurs dons successifs. Les plus déterminants seront ceux de Victorine et Eugène Donop de Monchy : objets d’art asiatique, peintures, dessins, anciens et modernes, Le Buveur de Frans Hals et Le Fumeur de pipe de Dirck van Baburen et surtout Impression, soleil levant avec dix autres toiles impressionnistes. Car le père de Victorine fut un des premiers soutiens de Claude Monet et de ses amis, alors que Paul Marmottan et l’Académie des beaux-arts les combattaient. Ainsi donc les circonstances firent de l’Académie la propriétaire et la gardienne des collections impressionnistes du musée Marmottan.Sachant que j’écrirais (aussi) un article sur le musée j’ai fait mes propres photos d'oeuvres qui figurent -ou pas- dans My Selection, même si certaines étaient quasi inphotographiables derrière leurs vitres, comme la série des épées des académiciens dont j'ignorais la présence ici, alors qu'elle y est totalement légitime en raison de l'histoire.
Conçue non pas comme une arme mais comme le portrait de celui qui l'arbore chacune est donc riche de symboles et leur découverte est passionnante. Celle de Jacques Taddei, directeur du musée entre 2007 et 2012 a été créée par le joaillier Lorenz Bäumer en or, bronze, citrine, cristal, bois et argent. Elle symbolise l’amour de sa femme (avec un cœur en citrine), et porte la mention seul l’amour peut arrêter le temps.
Des artistes célèbres ont été mis à contribution. Ainsi Georges Mathieu dessina celle de Pierre Dehaye, écrivain et haut fonctionnaire, directeur de la monnaie de Paris, dont les ateliers réalisèrent l'objet en acier, or, argent et bronze. On y voit des quittions, en référence à sa fonction et la coloration de la fusée rappelle son signe astrologique du gémeau.
Dans l'escalier menant au premier étage, est accroché une variation d'une partie de la composition créée par l'artiste pour le restaurant de première classe de l'aéroport d'Orly à son inauguration. Le soleil permet la vie sur terre, c'est pourquoi Lurçat l'introduit sans nombre de ses tapisseries. La masse de l'astre est paradoxalement d'un nori profond, animé d papillons multicolores et s'inscrit en contraste avec le ciel baigné de jaune d'or. la Tour Eiffel, aux structures adoucies et presque végétales, surplombe un filet d'eau courante qui évoque la Seine.
La collection d’enluminures de Jules Marmottan se trouve à l'étage. Plus de trois cents pièces, dont d’importants jalons de l’histoire de l’art signés Lorenzo Monaco, Belbello da Pavia, Girolamo da Cremona, Jean Fouquet, Jean Bourdichon, Jean Colombe, Jean Perréal ou encore Giulio Clovio, constituent l’un des fleurons du musée et plus généralement des collections publiques françaises.
Auparavant, au sous-sol, on aura admiré plusieurs Monet. des bancs sont utilement placés à distance des oeuvres pour pouvoir les contempler à loisir.
Contrairement à ses collègues, elle ne vendra que peu de toiles, ce qui explique qu’elle soit aujourd’hui encore peu représentée dans les musées.
Le musée Marmottan Monet est une exception, en présentant ses paysages de Normandie, les marines niçoises, jardins fleuris et portraits de jeunes filles en fleur. L'ensemble témoigne de son goût pour les couleurs claires et pastel, son don pour le dessin et sa liberté de facture qui ont fait l’admiration de ses amis.Vingt-cinq peintures, soixante-cinq aquarelles, pastels et dessins constituent l’unique ensemble muséal permettant d’embrasser l’œuvre de ce grand maître.
Musée Marmottan Monet2, rue Louis-Boilly 75016 ParisOuvert du mardi au dimanche de 10 h à 18 hNocturne le jeudi jusqu’à 21 hFermé le lundi, le 25 décembre, le 1er janvier et le 1er mai
Myse SAS - 14 rue Visconti 75006 Paris - +33 1 46 34 64 53 - contact@myse.museum