Le 12 mars 1969 est un jour monumental dans l'histoire des Beatles pour deux raisons diamétralement opposées. Juste au moment où la police de Londres lançait un raid anti-drogue suspectement bien chronométré sur le domaine de George Harrison, son compagnon de groupe Paul McCartney se rendait à l'église pour épouser sa fiancée, Linda, le même jour. Pour ces deux membres du groupe, les prochaines 24 heures seraient très différentes en effet.
Le raid, survenu peu après une visite à John Lennon dans le cadre d'une tentative à grande échelle d'inculper autant de noms de haut profil que possible, visait à attirer au maximum l'attention des médias dans le but de diffuser un message anti-drogue, ciblant également des célébrités telles que Mick Jagger et Eric Clapton.
Au moment du coup de filet, Harrison était occupé au siège de Apple Corps des Beatles. Cependant, sa femme de l'époque, Pattie Boyd, se souvient vivement de la visite dans son autobiographie, Wonderful Tonight : " Soudain, j'ai entendu beaucoup de voitures sur le gravier de l'allée, bien trop pour que ce soit juste George ", écrit-elle. " Ma première pensée fut que peut-être Paul et Linda voulaient faire la fête après le mariage. Puis la sonnette a retenti. J'ai ouvert la porte pour trouver une policière et un chien à l'extérieur. À ce moment-là, la sonnette arrière a retenti et j'ai pensé, 'Mon Dieu, c'est terrifiant !' Je suis entourée de policiers. "
Boyd a alors contacté Harrison pour lui dire de rentrer chez lui, et à son arrivée, la maison avait été fouillée de fond en comble par l'escouade des stupéfiants, dont beaucoup, selon les rumeurs, étaient trop impressionnés pour s'approcher directement de Harrison. En rentrant chez lui, Harrison aurait dit aux officiers : " Vous n'aviez pas besoin de mettre toute la maison sens dessus dessous. Il suffisait de me demander et je vous aurais montré où je garde tout. "
Boyd raconte également comment son ancien mari était plutôt détendu face à la situation et, une fois rentré chez lui, a pris les choses avec philosophie : " George était calme ", a-t-elle poursuivi. " George est toujours calme - il s'énerve parfois, mais il est toujours calme - et il était extrêmement calme cette nuit-là, et très, très indigné. Il est entré dans la maison et a regardé tous ces hommes et cette femme, et a dit quelque chose comme : 'Les oiseaux ont des nids et les animaux des trous, mais l'homme n'a nulle part où poser sa tête.' - 'Oh, vraiment, monsieur ? Désolé de vous dire que nous devons...' et puis la routine policière a suivi. "
La fouille était dirigée par le sergent-détective Norman Pilcher, qui affirmait avoir trouvé pas moins de 120 joints sur leur domaine d'Esher ainsi qu'une généreuse portion de haschisch dans une des chaussures de Harrison - ce dernier point, par coïncidence, était un aspect de la fouille que Harrison a vigoureusement nié.
L'humeur détendue de Harrison a rapidement basculé lorsqu'une altercation avec un photographe a dégénéré. Alors que le guitariste et sa femme étaient escortés au poste, un photographe a commencé à prendre des photos du couple emblématique, ce qui a entraîné Harrison à le poursuivre dans la rue avec des officiers à ses trousses. Avec un élan de vitesse, le photographe a laissé tomber son appareil photo par terre, et Harrison a eu le temps de l'écraser avant que les officiers ne le rattrapent. Malgré leur libération sous caution le jour même, le couple a manqué le mariage de McCartney.
La réponse de l'homme des Beatles aux affirmations de Pilcher est restée dans les annales, Harrison déclarant avec véhémence : " Ils ont choisi le jour du mariage de Paul pour venir faire une descente chez moi, et à ce jour, j'ai encore des difficultés avec mon visa pour l'Amérique à cause de ce type. Il est venu chez moi avec environ huit autres policiers, une policière et un chien policier, qui s'appelait Yogi - parce que, je suppose, de la connexion des Beatles avec Maharishi. Ils pensaient qu'ils allaient s'amuser un peu. " Harrison a ensuite continué : " Ils nous ont emmenés, pris nos empreintes et nous avons été arrêtés. C'était écrit dans les journaux comme un défilé de mode : 'George portait un costume jaune et sa femme Pattie avait... "
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