Ce matin…

Publié le 26 avril 2023 par Pepone

J'ai rouvert les yeux, levé un des voiles dans lequel je m'étais moi-même emmêlé. Retour à l'observation symbolique, comme une caméra qui s'allume soudainement, petit bouton rouge éclairé, et qui se met à transmettre après un long moment de veille. Je ne sais pas de quoi il s'agit.

Après une bonne nuit de sommeil, plus longue qu'à l'accoutumée, je vois le monde selon une autre transversale et les expériences semblent à nouveau défiler dans une sorte de long plan séquence sans coupures. Je flotte dans un confort céphalo-rachidien décalé. La réalité semble différente. Affaire de perception ? De point de vue ? Réalité factuelle ?

{Quel jour sommes nous ?}

Check up automatique déclenché. Les lignes des priorités et affaires en cours défilent. Les attentes sont nombreuses, les couleurs masquées, les émotions marquées, la déception accentuée mais l'esprit globalement ouvert.

Une alerte, en rouge, criarde. Une envie de soudaine et violente de tout casser. Un mois que j'attends ces foutues cartes mémoires pour mon nouvel appareil que je n'ai pu encore réellement tester, faute de stockage. Bref. Encore une déception...

Signal vert orange. Une satisfaction toute relative. Je me repasse mon entretien d'une heure et demie en tête, sous la douche. Freestyle. Je n'avais rien préparé. Si je fais mon autocritique, je constate qu'il faut à nouveau que je me forge un discours, une histoire, quelques anecdotes etc... Cependant le contact relationnel était là. Des news sous deux semaines ou pas. In fine, je ne m'en fait pas. Cela n'a pas grande importance. Je me rode. Comme un nouveau départ. Là encore, un déclic. Je regarde ailleurs. Je suis en mode actif, ouvert à toute proposition. Je mets en route mon " réseau relationnel ", on verra bien ce que cela donne dans un premier temps.

{Un entretien, ça ne s'improvise pas cependant}

Bref...

Ce matin, les rayons de soleil avaient du mal à percer le fin rideau de neige fondue. Dehors pourtant, il faisait bon avancer sans hasard, même si le but routinier n'était pas plus aguichant qu'hier... Avec Emiliana dans les oreilles, j'avais encore cette impression de glisser en dehors de toute contrainte.

J'ai croisé du rouge passion sous la forme d'une femme. De loin, je l'avais déjà remarquée. Son allure, son attitude, son parapluie... J'approche... Elle se tourne vers moi, regard brillant et moue mutine. " Pardon, est-ce que vous auriez-vous du feu ? "

{Je ne fume pas... Mais du Feu, j'en possède...}

Echos... La question résonne en accords majeurs. Symboliques... Je souris à ce micro échange, comme si deux bulles différentes s'étaient quelques instants caressées sans se confondre pour s'éloigner ensuite au gré du vent. Mon sourire était double. Je n'ai pas manqué de remarquer sa broche papillon.

{La symbolique me rattrape... Qu'est-ce que cela signifie ?}

J'ai continué... Tout en laissant une part de moi-même flirter derrière moi. Et si... ?

Dans ma bulle, ce matin, il faisait bon respirer les humeurs Zen... Seul, dans ma bulle, tout semble glisser sur moi, sans emprise, sans douleurs, sans contrariétés... Enfermé dans la cage de verre et d'acier du wagon de RER, je me suis senti libre.

Je ne suis redescendu que pour retrouver mon rôle habituel aux portes de ma tour. Je m'y suis laissé avalé sans résistance, emportant les éléments constituants essentiels de ma bulle intérieure...