23 août 2008
Les Experts [Suite]
Warrick Brown
Abandonné par son père, enfant, il perd également sa mère et est élevée par sa grand-mère et sa tante. C’est aussi un personnage fort de l’équipe et un personnage qui me tient à coeur parce que de lui, se dégage toujours une ambivalence entre une certaine fougue séduisante et une certaine douceur (il est vraiment doué pour parler aux enfants sans condescendance). Plusieurs fois au cours des saisons, cependant, il accumulera quelques erreurs professionnelles et quelques fautes morales (c’est un joueur invétéré) qui le mettront en péril. Parce que, Warrick, c’est aussi l’ incarnation de la rébellion, le côté moins lisse des experts. Au cours des trois premières saisons, il a des problèmes disciplinaires avec les figures de l’autorité (il aura des relations plus que tendues avec Jim Brass au début). Sa grande amitié avec Nick est la vraie cerise sur le gâteau. Ce qui nous donne droit à de magnifiques démonstrations de solidarité (je pense au nombre de fois que Nick prend parti lorsque Warrick est en difficulté) mais aussi de complicité lors de « compétitions » amicales.
Parce qu’elle ne s’entend pas du tout avec Sara Sildle, Sofia est un des personnages féminins de la série qui me plaît le plus et ce, même s’il a été introduit tardivement, en saison 5. L’actrice britannique, Louise Lombard, qui l’incarne est, je trouve, la plus charismatique et la plus ravissante après Marg Hengelberger. Au début, rien ne la prédestinait à devenir une CSI, elle le devient juste par un concours de circonstances. Prise sous la coupe de Grissom, elle suscitera les foudres de Sara Sidle, bien évidemment. Tout comme Greg, Sofia troquera sa blouse de laborantine contre sa tenue d’officier de police bien plus tard. Et dès la saison 7, son personnage fera partie des principaux. Pas pour longtemps (elle sera remplacée en saison 8 par le personnage de Hodges). Elle n’en reste pas moins remarquable par le fait qu’elle n’est, au départ, pas très sûre d’elle et qu’elle va gagner en aplomb et en assurance, grâce à Grissom. Et j’ai aimé cette évolution chez elle.
Elevé par des parents trop protecteurs, il est le spécialiste ADN extraverti et eccentrique, aux coupes de cheveux extravagantes (dans les premières saisons) qui travaille au labo, le geek quoi. Voire même le savant fou. C’est le plus jeune de l’équipe, le plus joueur aussi, ou du moins celui qui au début, a du mal à garder son sérieux, même dans le cadre professionnel. Il est en quelque sorte le comic relief de la situation. Quand les choses sont trop sérieuses, il répond présent et apporte une bonne dose d’humour et d’autodérision. Sa facette la plus sérieuse et plus mature va émerger une fois qu’il va décider de travailler sur le terrain avec Grissom comme professeur (lors de la saison 6), il ne sera alors plus dépeint comme le trublion de la bande. Ce qui est une bonne chose, autrement, je pense que son personnage aurait fini par (me) lasser.
Comme Grissom, Brass est un « loner », un solitaire. Et les deux hommes sont plutôt proches de ce fait. C’est aussi un petit homme grincheux, un brin teigneux et narquois qui apporte une bonne dose de sarcasmes lors des interrogatoires et je dois dire que s’il n’était pas là, ça m’ennuierait gravement. C’est quelque un de déterminé dans sa quête de voir justice rendue. Seulement, il n’est pas qu’une figure inébranlable et dure, il a su démontrer des facettes plus aimables de sa personne. Je pense aux relations et aux discussions très tendues avec sa fille (qui se prostitue) et au moment où il réconforte la femme d’un policier qu’il a accidentellement abattu. Touchant. De plus, sur le terrain, face aux crimes les plus atroces, il est le plus détaché et le plus circonspect de tous. Ce qui renforce cette distance respectueuse qu’il y a entre lui et les forensics.
On suit ces personnages sur un plan professionnel plus que personnel et j’aime ce parti pris de ne pas glisser vers le soap (d’ailleurs la romance Grissom/Sara est merveilleusement discrète). De plus, tous ont un trait de caractère auquel je m’identifie. Tous ont une fêlure passé ou présent, un talon d’Achille (par exemple, Catherine et Sara sont souvent touchées émotionnellement par leurs enquêtes) qui les humanise au lieu de les rendre sur- humains. L’atout supplémentaire du groupe ce sont les tandems mixtes ou pas, qui se forment au gré des épisodes et qui font le succès des enquêtes. Alors, certes, CSI n’est pas une série familiale, mais l’équipe est une vraie famille à l’écran.
Si je devais conclure, je dirais que CSI suit toujours une logique implacable avec une mise en scène presque immuable. J’ai même toujours l’impression d’être à chaque fois plongé dans une tragédie, au sens théâtral du terme, avec son unité de lieu, de temps et d’action. Les scènes de crime se suivent mais ne se ressemblent jamais, cependant. Par contre, il y a de bons et de moins bons épisodes, mais jamais d’épisodes complètement ratés.Jamais une série policière n’avait autant abordé le manichéisme social. CSI est une représentation effrayante et moderne des conflits et attaques envers l’ordre social et des affrontements entre des personnages antithétiques. C’est le passage du mensonge à la vérité (ou l’inverse parfois) mais aussi le fait que les épisodes soient des sources de réponses potentielles sur une Amérique violente, qui me passionne dans cette série. En espérant que l’arrivée de Laurence Fishburne ne vienne pas tout gâcher …
Posté par LullabyBoy à 00:01 - One Of Us - Commentaires [0] - Rétroliens [0] - Permalien [#]