Assassin’s Creed Femme : Guide complet des personnages féminins emblématiques

Dans l'univers d' Assassin's Creed, le rôle et la représentation des femmes ont évolué au fil des opus, soulignant une complexité croissante dans leur caractérisation. De simples personnages secondaires à protagonistes à part entière, la série a tenté de corriger ses erreurs passées, tout en naviguant dans les eaux troubles d'un secteur souvent critiqué pour son manque de diversité.

Des personnages féminins toujours en retrait

Malgré les tentatives d'inclusion, la franchise Assassin's Creed a souvent relégué ses personnages féminins à des rôles secondaires. Historiquement, ces héroïnes, pourtant dotées d'un potentiel narratif significatif, ont vu leur substance réduite, voire effacée, au profit de protagonistes masculins. Ce phénomène n'est pas isolé dans l'industrie vidéoludique, mais il est particulièrement notable dans une série aussi emblématique.

Les épisodes comme Assassin's Creed Syndicate ou Origins illustrent ce problème. Dans Syndicate, Evie Frye, malgré son rôle de co-protagoniste aux côtés de son frère Jacob, n'a pas bénéficié de la même attention ou du même développement. De même, dans Origins, le personnage d'Aya, bien que crucial au récit, s'est vu attribuer un rôle plus périphérique à mesure que le récit progressait, laissant son mari, Bayek, occuper le devant de la scène.

Cette tendance à marginaliser les personnages féminins reflète une hésitation, voire une résistance, à placer les femmes au cœur de l'action et de la narration dans des séries de jeux d'envergure. Malheureusement, elle est révélatrice d'un sexisme ambiant au sein de certaines couches de l'industrie du jeu vidéo, où des préjugés persistants semblent limiter les opportunités pour les personnages féminins de briller pleinement.

Aveline et shao jun : des héroïnes relayées aux spin-off

Paradoxalement, quand Assassin's Creed décide d'accorder un rôle principal à des héroïnes, c'est souvent dans le cadre de projets annexes ou de spin-offs. Aveline de Grandpré, protagoniste d' Assassin's Creed III : Liberation, représente un cas emblématique. En tant que première héroïne noire de la franchise, elle offrait une perspective unique dans le cadre de la Louisiane pré-révolutionnaire. Similairement, Shao Jun, dans Assassin's Creed Chronicles : China, a apporté une représentation féminine rafraîchissante tout en explorant un nouvel environnement historique. Malheureusement, du fait de leur statut de spin-offs, ces personnages n'ont pas eu l'impact ou la visibilité qu'ils méritaient.

Le choix d'Ubisoft de placer ces héroïnes au centre d'épisodes annexes, plutôt que dans les titres principaux de la franchise, soulève des questions. Cette décision reflète-t-elle une prudence excessive ou un manque de confiance dans la capacité des personnages féminins à attirer et à retenir l'attention des joueurs ? Ou bien témoigne-t-elle d'une volonté de tester les eaux, avant de s'engager plus résolument vers une diversification des protagonistes dans les jeux à venir ?

Assassin's Creed III : Liberation

Aveline de Grandpré

Protagoniste

Assassin's Creed Chronicles : China

Shao Jun

Protagoniste

Assassin's Creed Syndicate

Evie Frye

Co-protagoniste

Assassin's Creed Origins

Aya

Personnage secondaire important

Alexios et kassandra : quand le genre ne compte plus

Un tournant significatif s'est produit avec la sortie d' Assassin's Creed Odyssey, donnant aux joueurs la possibilité de choisir entre un protagoniste masculin ou féminin, Alexios ou Kassandra. Cette option était un pas en avant vers l'inclusivité et la diversité, mais elle a également soulevé des questions sur la manière dont le genre influence la narration et l'expérience de jeu. Le fait que peu de choses différencient les deux parcours, hormis quelques variations dans les dialogues et interactions, a mené certains à se demander si cette option de choix de genre était substantielle ou cosmétique.

Cette approche a ses avantages, offrant une flexibilité sans précédent aux joueurs pour s'identifier à leur avatar. Cependant, elle peut également diluer l'impact des personnages féminins, en les rendant " échangeables " avec leurs homologues masculins sans véritable considération pour leur identité de genre dans un contexte historique donné.

Le défi pour Ubisoft et pour les créateurs de Assassin's Creed reste de trouver un équilibre entre offrir une représentation significative des femmes et maintenir une authenticité historique sans compromis. Il s'agit de permettre aux joueurs de vivre des expériences riches et variées tout en honorant la complexité et la diversité des rôles féminins à travers l'histoire.

Pour ceux désirant approfondir leurs connaissances sur les dynamiques de genre dans le milieu du jeu vidéo ou souhaitant démarrer une carrière dans le gaming, la lecture du guide Comment devenir un pro du gaming : guide de lancement et carrière peut s'avérer enrichissante.

Pour l'écriture d'histoires sans aucune restriction

La controverse entourant le choix de ne pas rendre les personnages féminins plus prééminents dans certains titres d' Assassin's Creed souligne l'importance de la liberté créative dans le développement des jeux. Les révélations concernant les décisions prises au cours du développement d' Odyssey, où l'équipe souhaitait initialement Kassandra comme unique protagoniste, suggèrent des contraintes externes influençant ces choix créatifs.

Le principe devrait être simple : permettre aux créateurs de raconter les histoires qu'ils désirent, avec les personnages qu'ils veulent, indépendamment du genre. Ce n'est qu'en éliminant ces barrières que la série Assassin's Creed pourra continuer à évoluer et à refléter réellement la diversité de ses joueuses et joueurs. Un tel engagement envers la représentativité et la liberté narrative pourrait non seulement enrichir la franchise mais aussi, plus largement, contribuer à une évolution positive de l'industrie vidéoludique.

En fin de compte, le chemin vers une représentation équilibrée et respectueuse des femmes dans Assassin's Creed est encore long. Il requiert un engagement constant envers l'inclusion, la diversité et la liberté de création. Un futur où les histoires de toutes les héroïnes auront la place qu'elles méritent dans le coeur des joueurs et joueuses est non seulement souhaitable, mais essentiel pour l'avenir de la franchise.