J’ai emprunté dernièrement en bibliothèque quelques albums « One shot » sur le thème de l’eau. Et j’ai été attirée par cette couverture à la fois superbe et un peu désuète, pas certaine du tout d’adhérer. Et en réalité, ce fut un des deux très bon choix de ma sélection… Nous sommes à « La Belle Époque », en 1896. Un industriel, Alexandre De Breucq, riche et à priori très apprécié, est retrouvé mort sur le pont d’un bateau en baie de Somme. La victime a eu le temps de tracer les chiffres « 266 » de ses doigts ensanglantés. Amaury Broyan est chargé de l’enquête et découvre, de prime abord, combien l’homme était adulé. Sa veuve a cependant un comportement hautement suspect, puisqu’elle prend avec autorité les rennes de l’entreprise. Mais l’industriel exemplaire avait aussi une maîtresse, un modèle qui a posé notamment pour Mucha. L’inspecteur doit s’intéresser alors aux cabarets de la Butte Montmartre, où la jeune femme rousse a ses quartiers… Je pensais, avec ce titre, lire un album de facture très classique, et en effet, l’intrigue policière ne s’avère pas des plus compliquées. J’ai en fait été très agréablement surprise par le traitement du caractère des personnages, la beauté des dessins et des planches, le raffinement de certaines cases. Les couleurs sont vraiment superbes. Le tout donne l’impression de faire une incursion dans une époque révolue. Les rues de Paris étaient très différentes de celles d’aujourd’hui. Cependant, les femmes peinaient déjà à tirer leur épingle du jeu et la galanterie affichée des hommes cachait parfois, en coulisses, une extrême violence. C’est un album qui surprend par son humanité, et séduit par son esthétique très inspirée de l’Art Nouveau.
Editions Grand Angle – mai 2022
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…
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