C’est dans le livre d’Ernest Pépin, Au berceau des lendemains, publié chez Atlantiques déchaînés en 2023, que j’ai découvert ce poème.
J’inscris cet article dans le cadre du « Printemps des artistes » d’avril-mai 2024.
Biographie du Poète
Ernest Pépin, né en 1950 à Lamentin, en Guadeloupe, est un poète et romancier dont l’œuvre a été couronnée de nombreuses distinctions dont, à deux reprises, le prix Casa de las Américas.
Courte note sur Cesària Évora
Cesária Évora, née le 27 août 1941 à Mindelo au Cap-Vert et morte le 17 décembre 2011 à São Vicente, est une chanteuse de morna coladeira cap-verdienne. Surnommée la « Diva aux pieds nus », elle le doit à son habitude à se produire pieds nus sur scène.
(Source : Wikipédia)
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(Page 19)
Cesària Évora
Ta voix aux pieds nus
Est une île qui tangue
Un bar où viennent boire les dieux des pauvres
Une rocaille qui invite les oiseaux
Ô Cesària
La mer est saoule de tristesse
Mais la mer danse ta voix
Et il nous vient ce chant à l’odeur de blues
Cette balade aux pieds nus
Sur un visage brûlé d’amour
Vagues ensoleillées d’alcool
Il nous vient ce chant de lune enceinte
Et qui nous prend aux tripes
Ô Cesària
Princesse aux pieds nus
Chanteuse des carrefours
J’entends ta peine
Je recueille l’eau de ta joie
J’entends le souffle du petit monde
Et je vois l’éclosion d’un visage meurtri
Je bois ta voix
Je bois la sève de ta voix
Chante plus haut afin que les étoiles entendent
Chante plus doux
Renverse la mélancolie
Tu es toutes les îles aux pieds nus
L’oiseau marin qui lâche prise dans la détresse du vent
La pensée du dedans
Le sel universel des pensées que l’on chante
La voix qui prête serment au haut des barricades
Ô Cesària
Tu lances des étoiles en guise de monnaie
Tu lances ta chanson comme l’orage qui pleure
Une marée tard venue
Dans un monde aux pieds nus
Faugas – Lamentin
17 juillet 2011
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Voici Sodade, la chanson la plus célèbre de Cesària Evora