Titre : Shadow Hills
Auteurs : Sean Ford (scénario et dessins)
Éditeur : Delcourt
Collection : Hors Collection
Année : 2024
Pages : 224
Résumé d'une histoire qui dévore :
Un enfant blond erre dans les plaines. Il s'écroule. Une jeune fille, Dana, le découvre. Le garçon ne parle pas mais par le dessin, Dana va établir un contact avec lui. Il s'appelle K. La jeune fille va tenter de l'aider.
Anne se rappelle la disparition de sa sœur jumelle Dana, alors qu'elles avaient douze ans. Que s'est-il passé ? Elle vit avec ce poids depuis des années. Mais sa vie va être chamboulée par le retour en ville de Caleb, son ami d'enfance, alors qu'un étrange mal frappe les habitants de Shadow Hills.
Le scénario sur deux époques :
On suit d'un côté Dana qui aide K. à retrouver sa maison et de l'autre Anne, qui aide Caleb alors qu'il est frappé par cet étrange mal. En toile de fond, cette petite ville qui a survécu grâce à l'exploitation des marnes de schistes, une entreprise gérée par le grand frère de Caleb.
Mais en plus des deux sœurs, on s'embarque sur les traces d'autres personnages : le duo de policiers Dave et Rosie et la bande de jeunes comprenant Jen et Derek, entre autres. Tout ce petit monde va vivre chacun de son côté le choc avec ce mal étrange, cette noirceur qui enveloppe les gens et les étouffe. D'où vient cette forme noirâtre ? Comment est-on contaminé ? Les choses vont aller en s'aggravant. Et si l'histoire passée de Dana et K. avait un lien avec tout cela ? Le récit qui se déroule à plusieurs époques est totalement prenant. On s'inquiète pour ces gens qu'on croise, en sachant que tous ne vont pas s'en sortir. La fin se révèle très dure, comme dans ces nouvelles fantastiques qui finissent toujours mal. Les personnages se font clairement dépasser par les événements. événements qui parfois me dépassent aussi. Jen cherche Becky qui a disparu, elle la retrouve, la ramène chez elle puis Jen rejoint ses amis, et n'arrête pas de répéter qu'elle doit retrouver Becky ! En tout cas, l'ambiance calme de ce petit patelin, qui devient de plus en plus oppressante, est menée à merveille par Sean Ford. On s'enfonce avec curiosité et crainte dans l'histoire, jusqu'au final qui laisse pantois et un petit peu sur sa faim, dans mon cas.
Le dessin calme et tranquille :
Les personnages de Sean Ford sont stylisés comme toute cette ville, cette région avec ses grandes plaines aux couleurs étranges, ni vertes, ni bleues, mais rouges et grises. Des teintes très pâles qui reflètent les mornes existences des habitants de Shadow Hills, qui vivent comme ils peuvent. Les jeunes errent en ville, se droguent, boivent, se retrouvent entre eux sans savoir quoi faire. Les adultes mènent leur journée monotone, sans plus penser à demain. On vit au jour le jour. Ce monde en demi-teinte s'exprime pleinement dans le choix des couleurs et aussi dans les compositions des pages. Des planches comportant au mieux trois bandes, de grandes cases, des espaces vastes, vides, à quelques broussailles près. Des lieux sans décoration, sans vie, si ce n'est les personnages qui les traversent. Et toujours ces couleurs pesantes qui ajoutent à l'atmosphère particulière de Shadow Hills.
Conclusion d'une BD absorbante :
Shadow Hills se lit d'une traite, tant le mystère, l'ambiance est entraînante. Tant on espère que les personnages vont voir le bout du tunnel, et nous aussi ! Une BD fantastique, mystérieuse, avec des personnages perdus qui ne savent plus comment lutter contre cet étrange mal.
Zéda rencontre Anne !