Repeint couleur sable, le monde a des allures de vieille photo jaunie, de carte postale d’avant la quadrichromie.
Nous sommes si loin du désert, si loin, et pourtant il suffit d’un peu de vent pour que les dunes se soulèvent et chargent l’air de souvenirs sépia. De photographies floues remplies de chapeaux à bords mous. D’images bougées aux couleurs mélangées. De fromage grillé qui coule sur la pierre d’un foyer improvisé et des courses parallèles au courant de l’eau sortie des glaciers.
L’odeur de la première neige, de ses flocons lents aux lueurs lampadaires.
Les sourires figés dans le carcan empesé des habits du dimanche et ma grand-maman Ida qui retient son foulard que le vent voulait emporter.