La mythique 2CV cherche désespérément à déménager !

Publié le 22 août 2008 par Chantal Doumont

L'unique musée français de la "Deuche" cherche un nouveau toit !

A l'étroit dans ses locaux vétustes et exigus de Grandfontaine (Bas-Rhin), l'unique musée français entièrement voué à la mythique 2CV cherche désespérément à déménager pour muscler sa collection et pérenniser son activité.

Installé en 1998 dans une ancienne fonderie de la vallée de la Bruche par les "deuchistes" de l'Alsace Club 2CV, le musée, qui accueille environ 3.000 visiteurs chaque année, souffle cette année ses dix bougies, alors que la "deudeuche", dont le véritable lancement date de 1948, vient de célébrer ses 60 ans.

Gratuit, le musée n'est ouvert que le samedi après-midi, une quinzaine de bénévoles assurant son fonctionnement, explique Martin Fourton, président de l'association Musée de la 2CV-Alsace Club 2CV, qui compte environ 80 membres.

Constituée au fil des dons et des achats, la collection, riche d'une soixantaine de véhicules, s'expose sur 700 m2. La doyenne du musée, une antique "Type A", date de 1952, la plus récente de 1990, année où Citroën cesse de produire la 2CV.

Outre les légendaires Dyane et Acadyane, les amateurs peuvent admirer quelques pièces plus rares (Spot, Dolly, Cocorico...) ainsi que des véhicules gentiment "déjantés", comme la "deuche" volante, les 2CV "hors-bord" ou encore un insolite modèle "four à poterie".

Le musée, qui dispose également d'une impressionnante réserve de pièces entreposées sur 800 m2, "marche de mieux en mieux mais nous sommes limités dans nos projets par le bâtiment qui nous abrite", déplore Pascal Irlinger, secrétaire de l'association.

Il est vrai que la fonderie, qui date de la fin du XVIIIe siècle, n'est plus très fraîche: toit en mauvais état, sol défoncé, vitres brisées, courants d'air, hall d'exposition trop exigu... Sans compter le propriétaire qui veut vendre le site.

Du fait du manque d'espace et d'une sécurisation insuffisante, une quinzaine de véhicules ne peuvent pas être exposés et le musée doit régulièrement décliner les propositions de prêts émanant de particuliers, déplore Marie-Josée Brénière, vice-présidente de l'association.

"Sur le long terme, on ne peut pas imaginer rester là-dedans", reconnaît M. Irlinger, pour qui la solution pourrait passer par un "partenariat" avec une collectivité.

Pour Martin Fourton, dont le souhait le plus cher est de constituer une collection permanente retraçant de façon exhaustive l'histoire de la 2CV, l'idéal serait de disposer de "150 véhicules" répartis sur "environ 5.000 m2".

L'association, qui cherche à déménager depuis cinq ans, n'a pour l'heure trouvé au mieux qu'un intérêt poli chez ses interlocuteurs. Elle ne manque pourtant pas d'idées: développement de la collection, réflexion autour de la scénographie, animations pédagogiques pour les scolaires, partenariat avec des lycées techniques pour la réfection des pièces, taxi social...

"Tous ces projets pourraient apporter un plus dans la vie économique et sociale d'une ville", assure M. Irlinger.

Et si aucune piste n'a pour l'heure abouti, les "deuchistes" alsaciens ne désarment pas et entendent très vite reprendre leur bâton de pèlerin.

En attendant de trouver un nouveau havre, le club va célébrer ce week-end sa rituelle "fête de la 2CV". De vendredi à dimanche, le musée sera ouvert et des animations seront proposées à Rothau, d'où un convoi d'une centaine de 2CV s'élancera dimanche matin pour une ballade jusqu'au Champ du feu, dans le massif des Vosges.

AFP