S'il est un thème éternel, c'est bien celui du temps. Ce n'est pas seulement le fait des poètes, mais aussi celui de chacun et... des astronomes.
Depuis toujours l'homme - dans le sens de l'humanité (de nos jours, il vaut mieux préciser) - essaie du moins de le mesurer et de le maîtriser.
S'il en croit le titre de ce recueil de poèmes, Chronomètres, ce serait dans le sens de la mesure que le lecteur serait invité par Vincent Gilloz.
Eh bien, le titre est trompeur, comme le temps d'ailleurs, qui ne se laisse pas saisir par une acception ou par une autre, imprévisible qu'il est.
De fait le poète ne trompe pas le lecteur. Le sous-titre qui ne figure pas sur la couverture mais sur la page de garde, est on ne peut plus honnête:
Poèmes pour mesurer sans règle le temps qui passe.Si le lecteur averti n'est pas trompé, ce sous-titre l'intrigue. Comment peut-on donc mesurer le temps sans norme ou sans instrument?
Le recueil est divisé en trois parties, qui ne sont pas tout-à-fait conformes au développement qu'aurait un exposé classique sur le temps:
La poésie française se prête à cette partition, à laquelle se livre l'auteur, qui avait déjà montré des dispositions, quand il commit un roman.
Pour éclairer notre lanterne sur ce sujet traité par son recueil, le mieux est encore d'en donner un aperçu en en extrayant quelques passages:
Inutile d'attendre demain Le jour est toujours là même en pleine nuit ça n'existe pas véritablement Le temps n'est jamais perdu en vérité ce n'est pas une chose qu'on gagne Le temps le temps le temps depuis le temps que je tente J'aime quand tout s'arrête le temps est le diapason des relations humaines qui s'affirment ou se délitent la même chose en même temps un peu comme être amants mais le couple c'est aussi ne pas parvenir à vouloir la même chose Et je crois qu'il faudrait léger infléchissement une petite inclinaison pour lui indiquer discrètementFrancis Richard
Chronomètres, Vincent Gilloz, 80 pages, Éditions des Sables
Livre précédent:
L'écorce du réverbère (2022)