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Vous allez penser que je crache dans le soupe et que malgré le dégoût que m'inspire cette grande messe (noire), j'aimerais bien être la 476ème plume de cette rentrée.
Désolée, mais vous auriez tort de le croire. Si un jour la chance m'est donnée d'être éditée, j'aimerai bien mieux être publié de manière plus confidentielle en début d'année, voire avant les grandes vacances. Il y a quelque chose de terrifiant à se retrouver entouré de 474 autres auteurs, sans aucun pied d'égalité au départ et sans grand moyen pour se sortir du lot à part le génie et encore! Cela me ferait l'effet d'être un puceau qui ferait sa première expérience dans un gang bang! Un peu dur d'imaginer être à la hauteur de la situation...
De plus, comble du ridicule, cette année c'est un américain Jonathan Littell qui vient manger le pain des français en publiant "Les bienveillantes". Roman écrit directement en français ce qui fait de lui un "goncourisable" de choix d'autant que son roman semble emporter l'adhésion de la presse et du public et que donc il serait et de loin, bien meilleur que toute la soupe aigre servie par nos classiques fut elle faite dans de vieux pots.
Pour ma part, je tirerai cette année mon épingle du jeu en choisissant de dépenser mes petites économies sur deux auteurs : le premier est Philippe Vilain, jeune auteur publié chez Grasset qui nage un peu la brasse coulée en cette rentrée gargantuesque et que j'ai décidé d'aider de ma modeste contribution, pas parce qu'il me parait meilleur que les autres que je n'ai pas lu et dont je ne dirais rien, mais juste parce qu'il était à la Fac à Rouen avec moi et parce que c'est un type sympa. Mon deuxième choix est assez faux cul de ma part puisque je botte en touche avec l'édition du journal de Julien Green "Le grand large du soir". Journal établi un an avant sa mort.
C'est de la rentrée littéraire comme j'aimerai en voir plus souvent!
Au fond, j'aime bien ce grand foutoir, je trouve cela assez distrayant et de toutes les façons l'essentiel est bien qu'on parle de littérature, qu'on s'en divertisse encore, qu'on frétille toujours rien qu'à l'évocation de cette formidable naissance, fut elle gorgonesque.
La critiquer, c'est un peu comme me mettre dans la peau de ces deux vieux briscards de Statler & Waldorf du Muppet Show. J'accuse, je me moque, je crie à l'assassin, je mets des mauvaises notes mais pour rien au monde je céderai ma place au balcon.