Il s’appelait Vincent de Swarte et venait publier son tout premier roman intitulé « Pharricide ». Une histoire noire où un taxidermiste gardien de phare sombre dans la folie meurtrière.
Un régale de perversion psychologique d’une grande maturité littéraire.
J’ai quitté le métier peu de temps après mais j’ai pu de loin en loin le voir, avec une ridicule fierté, gravir une à une les petites marches qui mènent vers la reconnaissance des paires.
L’annonce de son décès en avril dernier m’a complètement bouleversée.
On sait tous qu’une vie fauchée est effroyable en tous points, mais la mort d’un écrivain m’a toujours semblée surnaturelle, plus récusable encore car un écrivain s’inscrit dans une permanence, dans une énergie que la mort n’a pas le droit de transcender. Un livre se lit toujours au présent, une œuvre vit toujours en nous avec la même intensité, un écrivain que l’on aime, qu’il soit contemporain ou antique, reste toujours un compagnon choisi, discret présent, parfois omniprésent mais bien rarement lié à un passé révolu enterré et oublié.
Vincent de Swarte nous a quitté. Il reste cependant à tout jamais en devenir, nous lègue ses mots et ses histoires d’aujourd’hui, nous abandonne dans l’intemporalité de ses écrits suspendus pour toujours, à l’abri du temps.